Fermetures des berges à la circulation, ZFE de plus en plus restrictives, limitations à 30 km/h, multiplication des pistes cyclables au détriment des usagers motorisés... La mairie de Paris continue son projet de contrainte et d’exclusion des véhicules en dévoilant son projet de "ceinture verte". L’objectif est de passer le boulevard périphérique en deux fois trois voies - contre 4 voies actuellement - tout en végétalisant l’infrastructure routière empruntée par plus d’un million de véhicules au quotidien. Selon la municipalité, un tel chantier réduirait les émissions polluantes et transformerait la vie des citadins vivant aux abords.


De la "ceinture grise" à la "ceinture verte"

Le projet de "ceinture verte" sur le périphérique parisien (© Apur)

Pour ce faire, Anne Hidalgo, maire de Paris, souhaite planter 10 hectares d’arbres sur les 35 kilomètres du périphérique. Ce futur chantier sera la continuité de la future voie réservée aux médias et transports pour les Jeux Olympiques 2024. Elle serait ensuite maintenue pour la circulation des taxis, bus, et serait aussi dédiée au covoiturage.

Pourtant, il est à souligner que ce projet dissone radicalement avec les résultats de la consultation des franciliens, dont 90,2 % des 78 746 participants étaient opposés cette suppression de voie ! Mais ce n’est pas tout : à l’horizon 2030, les 2X3 voies incluront la voie covoiturage/bus/taxis, réduisant drastiquement l’accès au boulevard pour les véhicules des franciliens. Enfin, les 22 portes de Paris se verront également transformées. Les portes de Clichy, de Vanves, de Pantin... se métamorphoseront en "places vertes". Tout un programme !

La porte Pouchet transformée en "place verte" (© Apur)

Quid des solutions alternatives pour la grande majorité des franciliens empruntant le périphérique et n’ayant pas d’autres choix que d’utiliser leur véhicule ? Une fois n’est pas coutume, ceux-ci ne sont pas considérés. Sachant que les habitants de Paris ne représentent que 18% des usagers du boulevard (rapport du cabinet Roland Berger et Kisio de 2020), est-il normal que la maire de Paris puisse décider de l’avenir d’une artère que l’ont sait très majoritairement utilisée par des non-parisiens ?

En ce sens, Othman Nasrou, vice-président de la Région Ile-de-France, annonce sur la chaîne BFM TV être "totalement défavorable" au projet en précisant que "le trafic ne va pas tout simplement s’évaporer", avant d’ajouter que "s’il s’agit d’avancer à marche forcée vers un projet qui va profondément embouteiller davantage la région sans qu’on ait des itinéraires de report, sans qu’on ait une vraie réflexion sur les alternatives qui sont proposées aux automobilistes, ça n’a aucun intérêt, et nous nous y opposons vigoureusement (...) Le périphérique aujourd’hui, c’est 80% d’usagers qui n’habitent pas Paris. C’est un sujet d’envergure régionale, il faut qu’il soit traité comme tel avec toutes les collectivités, toutes les communes qui sont concernées."

Tandis que la Région Ile-de-France souhaite ouvrir la discussion, la ville de Paris annonce être ouverte aux concertations.

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