Entre les 17 avril et 14 mai, le Sénat lançait une consultation publique en ligne au sujet des ZFE-m, afin de « mieux identifier les difficultés » des particuliers et des professionnels. Pas moins de 51 300 personnes ont participé à cette consultation, un record ! A titre de comparaison, la consultation concernant les limitations à 80 km/h sur les routes départementales n’avait réuni "que" 23 000 participants.
ZFE-m : la majorité vote contre
Sur les 51 300 sondés, 86% des particuliers et 79% des professionnels se positionnent contre les ZFE-m. 83% ne souhaitent pas changer de véhicule, bien que 4 répondants sur 10 possèdent un véhicule classé Crit’Air 3 ou plus. Aussi, 77% dénoncent le coût d’acquisition d’un véhicule "propre" bien trop élevé.
A l’heure où les ZFE-m doivent se généraliser dans les agglomérations de plus 150 000 habitants d’ici 2025 (exclusion des véhicules jugés trop "polluants"), la mesure ne convainc pas la majorité des répondants sans alternatives viables. Et pour cause : d’après les résultats, plus un citoyen est éloigné du centre d’une agglomération, moins il est favorable aux ZFE-m. Seuls 8% des ruraux valident leurs mises en place. Les habitants des centre-villes ne sont, quant à eux,"pour" qu’à 23%.
Enfin, sur les 14% des particuliers favorables aux ZFE-m, 25% sont des cadres, 11% des employés et 4% des ouvriers. Des chiffres qui soulignent une fois plus la dimension sociale des ZFE-m et sa sanction des foyers les plus modestes.
Philippe Tabarot et Jean-François Longeot, en charge de cette mission de contrôle, dévoileront leurs recommandations courant juin en s’appuyant sur ces résultats et sur les auditions d’organismes comme la FFMC, récemment entendue dans ce cadre.