"Territoire de vigilance". Voici le nouveau nom qui caractérise les ZFE (Zones à Faibles Émissions) qui respectent les seuils de pollution (40 μg/m3 de NO2) établis par le gouvernement. Cette classification vise l’ensemble des ZFE en place ou à venir, dont font partie les 11 principales métropoles françaises : Lyon, Grenoble-Alpes Métropole, Grand Paris, Aix-Marseille, Montpellier, Nice, Rouen, Strasbourg, Toulon, Reims et Toulouse.
Parmi elles, des villes comme Reims, Nice, Toulouse et Grenoble ont obtenu de bons résultats en termes de réduction d’émissions polluantes (NO2) en 2022 par rapport à 2021. De fait, elles sont désormais qualifiées de "Territoires de Vigilance" et peuvent suspendre les futures étapes de leurs restrictions de circulation.
En revanche, les métropoles de Paris, Lyon, Aix-Marseille, Rouen et Strasbourg (5 ZFE sur les 11 en vigueur) dépassent régulièrement les seuils réglementaires. Elles continueront donc de resserrer l’étau sur les véhicules les plus "polluants" tant que ces limites seront franchies. La métropole du Grand Paris par exemple, envisage d’exclure les véhicules classés Crit’Air 3 dès 2025.
Les ZFE-m également classées territoires de vigilance
Du côté des ZFE-m qui s’appliqueront aux 43 métropoles de plus de 150 000 habitants dès 2025 (ou 2030 si les préconisations du Sénat sont appliquées), les villes seront exemptées si elles ne dépassent pas les 10 μg/m3 durant 3 ans sur les 5 dernières années. Le Mans et Saint-Nazaire sont des villes qui rentrent dans ce cas de figure. En outre, de nombreuses ZFE-m, qu’elles soient actuellement en place ou non, sont d’ores et déjà classées en territoires de vigilance : des villes comme Nantes, Bordeaux ou encore Clermont-Ferrand ne dépassent pas les 40 μg/m3 de NO2. L’unique obligation pour les villes concernées sera de restreindre les véhicules Crit’Air 4 (motos d’avant 2004) ou non-classés.
Les ménages modestes toujours exclus
Territoire de vigilance ou non, la question sociale demeure. Les véhicules classés Crit’Air 3 ou plus, appartenant souvent aux ménages les plus modestes, restent en ligne de mire des ZFE en vigueur ou à venir. Reste à savoir quelles seront les alternatives les plus adaptées à ces usagers, sans qu’ils soient pénalisés. Tandis que le Sénat tire le signal d’alarme, le comité ministériel prévoit 25 recommandations pour renforcer l’acceptabilité sociale et l’harmonisation des ZFE.