Les zones à faibles émissions sont une véritable bombe à retardement. De plus en plus d’élus locaux et de responsables de collectivités s’en rendent compte, tant beaucoup de leurs concitoyens ne pourront bientôt plus circuler…

En septembre 2022, dans le cadre d’une “mission flash” sur ce sujet brûlant, la Fédération française des motards en colère avait été auditionnée par l’Assemblée nationale. Un mois plus tard, les deux députés en charge de cette mission rendaient leurs recommandations.

Peu avant la mi-mai 2023, la FFMC a également été auditionnée au Sénat. En l’occurrence, elle a été reçue pa Philippe Tabarot, rapporteur de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat dans le cadre de la mission d’information sur les ZFE-m.

La FFMC a d’abord dénoncé « l’injustice sociale des ZFE qui exclut de la mobilité ceux qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule […] ». Dans le même ordre d’idées, elle a également souligné « l’injustice de rendre rétroactivement illégale l’utilisation de véhicules qui, à l’époque, satisfaisaient aux normes dernier cri ». Une injustice d’autant plus criante qu’il est difficile de « comprendre les disparités locales dans les restrictions de circulation, alors même que les deux-roues motorisés ne sont, en théorie, pas concernés par loi Climat et résilience qui indique que ces mesures concernent uniquement les quatre-roues… ».


Manque d’offres alternatives pour le 2RM

Quoi qu’il en soit, plusieurs problèmes sont posés aux usagers de deux-roues motorisés, rappelle encore la FFMC : « le manque d’offre accessibles (pas d’hybridation possible, éthanol interdit, autonomie insuffisante en électrique), une prime à la conversion “chiche”, la non-pertinence des parkings relais (que faire du casque ?) ou du “comotorage” (grimper derrière un motard inconnu ou accepter un inconnu derrière soi) ».
Dans l’absolu, nous le savons tous, le deux-roues motorisés présentent de nombreux avantages, notamment en mobilité et d’optimisation de l’espace urbain (stationnement, etc.). De quoi, martèle encore la FFMC, constituer une sérieuse « alternative à “l’autosolisme” — 7 à 8 % des déplacements du quotidien sont faits en 2RM ».


Au Sénat, beaucoup de questions

Dans le cadre de l’audition de la FFMC au Sénat, Philippe Tabarot, le rapporteur de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, l’a questionnée sur l’application des ZFE-m aux motos, « s’étonnant même, a relaté la FFMC, qu’elles soient la plupart du temps concernées ». La FFMC a également été interrogée sur les ZFE « dans le contexte du contrôle technique, le sénateur allant jusqu’à suggérer qu’un CT à jour pourrait permettre l’accès aux ZFE (il reprend ici une proposition formulée par Pierre Chasseray, DG de l’association 40 millions d’automobilistes lors de la mission d’information de l’assemblée nationale sur les ZFE) ».

Parallèlement, la Commission du territoire et du développement durable du Sénat a remis un questionnaire à la FFMC, qui y a apporté ses réponses (voir le document PDF en téléchargement ci-dessous).

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