Bientôt étendues à 45 métropoles de plus de 150 000 habitants, les ZFE visent à exclure les véhicules dits "polluants" en fonction de leur année de commercialisation. D’après le rapport de la mission d’information parlementaire sur le sujet, elles impactent 44 % de la population française, et 38% des ménages les plus pauvres n’ont qu’un véhicule Crit’Air 4 ou 5.

Pour prendre un exemple concret et selon les dernières informations, les motos classées Crit’Air 3 (motos datant d’avant 2006) seront sommées de rester au garage dès septembre 2024 dans la métropole du Grand Paris. En 2030, seuls les véhicules "propres" (Crit’Air 0) auront l’autorisation d’y circuler. Quant aux véhicules classés Crit’Air 4 et 5 (motos commercialisées avant 2004) et non-classés (avant 2000), ils sont déjà interdits dans Paris et sa proche banlieue.

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, enfonce le clou en précisant que circuler dans une ZFE avec le mauvais véhicule sera "théoriquement" sanctionné par une amende forfaitaire de classe 4 (90 euros avec majoration à 135 euros), le tout par "contrôle sanction automatisé" (vidéo-verbalisation par caméra) au second semestre 2024. La solution au frein à l’homologation de ces radars serait-elle trouvée ?

Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, explique que « les ZFE sont une nécessité pour des raisons écologiques et de santé publique (...) il faut faire le maximum pour que le contrôle sanction automatisé soit développé le plus rapidement possible. » En revanche, un bon nombre d’élus craignent le retour du phénomène gilet jaune. C’est le cas de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, qui craint « une nouvelle confrontation entre une logique sociale et une logique écologique. »

Du coté de l’association « 40 millions d’automobilistes », la grogne monte. Pierre Chasseray, délégué général, s’insurge en expliquant que « le Gouvernement est en train de refaire de la voiture un symbole social de richesse, la mobilité va devenir un luxe que seules les classes supérieures pourront s’offrir. Finis les déplacements pour les classes moyennes ! »


ZFE : sanctionner sans proposer d’alternative ?

La vidéo-verbalisation est une politique de sanction pour appliquer une mesure anti-sociale, sans alternative viable pour les foyers les plus modestes. Les mesures proposées (aide au financement ajustée à 7000 euros, prime à la conversion augmentée de 1000 euros, prêt à taux zéro de 30 000 euros) ne permettront pas à tous les français d’acquérir un véhicule "propre".

Quid des préconisations énoncées par le rapport de la mission d’information parlementaire ? Elles sont, selon toute vraisemblance, balayées par les déclarations des deux ministres qui, on l’espère, planifieront d’ouvrir le dialogue avec les associations d’usagers et les municipalités du territoire.

Publicité

Commentaire (1)