Les bannis de l’A86
La Métropole du Grand Paris, présidée par le maire de Reuil-Malmaison, Patrick Ollier, a confirmé, le 12 novembre 2018, la mise en place d’une ZFE (Zone à Faibles Émissions). Pour réduire les émissions polluantes, le conseil métropolitain a voté à sa grande majorité (12 contre et 20 abstentions sur 170 votes exprimés) l’interdiction des véhicules Crit’Air 5 sur les 79 communes comprises dans le périmètre de l’A86. Au 1er juillet 2019, les voitures diesel mises en circulation avant le 1er janvier 2001 et les motos d’avant le 1er juin 2000 deviendront donc persona non grata dans cette zone. 118 000 véhicules seraient impactés par la mesure.

Effet gilet jaune ?
Le président métropolitain s’est toutefois montré rassurant au micro de France bleu Paris mardi 20 novembre. Tout en précisant que des sanctions étaient bien prévues pour les contrevenants, Patrick Ollier a également indiqué qu’il ne serait pas question de verbaliser les usagers sans leur laisser le temps de s’adapter à cette nouvelle donne – entendez acheter un nouveau véhicule. Une mansuétude qui s’explique aussi par l’absence, pour l’heure, des dispositifs de contrôle (caméras et scanners de plaques d’immatriculation). Un « vide » qui sera vite comblé puisque l’État a promis de débloquer 35 millions d’euros pour les quinze métropoles françaises qui se sont engagées à mettre en place des ZFE sur leur territoire. Patrick Ollier estime que ces moyens de contrôle seront opérationnels en 2021.

L’opacité des aides
Les Franciliens disposent donc de 2 à 3 ans - « le temps de la pédagogie » selon l’expression du président de la Métropole - pour s’équiper d’un véhicule moins polluant susceptible de franchir la barrière de l’A86. L’homme qui a insisté sur les aides à l’achat a également reconnu, à demi-mot, que ces différents dispositifs restaient obscurs pour le grand public. Pour pallier ce manque de lisibilité entre les aides de la ville et celles de la métropole, de l’État et de la région, Patrick Ollier a évoqué la mise en place, en janvier 2019, d’une plateforme informatique permettant à chacun de savoir à quelles aides il peut prétendre selon sa situation.

Le 2-roues, éternel parent pauvre de la mobilité
Pour l’heure, l’acquisition d’un 2 ou 3-roues électrique ne bénéficie que d’une aide symbolique. Un motard - imposable - qui s’offre une moto électrique neuve reçoit 100 € de prime de conversion en échange de la mise à la casse de sa moto thermique. S’il n’est pas imposable et donc peu fortuné, la prime est multipliée par 10 pour atteindre 1000 €, ce qui place la Zero Black Forest, par exemple, à... 23 875 €. Une paille !
Un automobiliste reçoit, pour sa part et sans condition de ressources, 2500 € pour l’acquisition d’une voiture électrique neuve (source servicepublic.fr).
De la même façon, le bonus écologique octroyé par l’État pour l’achat d’une voiture électrique est de 6000 € maximum contre 900 € pour un 2-roues électrique. Voilà qui atteste clairement du manque de considération des autorités pour la moto ou le scooter comme alternative pertinente pour limiter la pollution en ville. Regrettable.

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