Les pneus doivent s’adapter aux nouvelles pratiques en vigueur dans l’univers des customs. C’est en substance le message que délivre Metzeler avec les Cruisetec. Cette nouvelle gamme de pneus destinée aux gros V-Twin entend répondre par l’efficacité et le plaisir de conduite aux performances toujours plus élevées des cruisers Harley-Davidson, Indian ou encore Victory, pour ceux qui ont eu la chance de s’offrir un modèle de cette dernière marque avant qu’elle soit abandonnée.

Une évolution nécessaire tant certains pneus de première monte peinent à suivre le tempo, surtout sous la pluie. Nous en avions fait l’expérience lors d’un mini-comparatif (lire Moto Magazine 333). La roue arrière patinait lors d’accélérations même modérées, entrainant d’impressionnantes dérives. Ce manque d’adhérence trouve son origine dans une conception à l’ancienne et dans la priorité donnée à la longévité par la clientèle nord-américaine qui attend de parcourir, au bas mot, 20 000 km (Michelin annonce 40 000 km pour son Commander 2).

C’est le chemin inverse qu’à choisi de prendre Metzeler pour ses Cruisetec. Pour répondre à la récente génération des muscle bikes ou cruisers, bien plus ludiques à conduire que les customs traditionnels (voir la communication sur les Harley-Davidson FXDR et Indian FTR mettant l’accent sur le plaisir et la « sportivité »), le manufacturier germano-italien s’est inspiré des technologies employées sur les pneus de sport-tourisme.

L’accent a été mis sur la maniabilité, le comportement sous la pluie et le maintien des performances. Vus de profil, les Cruisetec sont plus arrondis que des pneus traditionnels. L’objectif est d’améliorer la maniabilité tout en opérant un basculement en douceur d’un angle sur l’autre. La carcasse contribue également à cette caractéristique en associant des brins plus rigides pour supporter le poids élevé de ces motos, tout en étant plus souple (l’écartement entre les brins est plus important) afin de mieux épouser le bitume.

L’augmentation du grip est obtenue par le recours à un mélange de gomme moderne, intégrant de la silice pour coller à la route sous la pluie ou en hiver. Une bande de gomme plus classique, donc endurante, occupe la bande de roulement du pneu arrière. Les rainures, identiques à celles des Roadtec 01, contribuent à cette amélioration de l’adhérence tout en donnant une identité plus moderne à cette catégorie.

Pour démontrer l’efficacité de ces pneus, Metzeler a organisé, pour cette présentation à la presse, deux sessions de roulage, l’une sur route empruntant autoroutes et routes sinueuses, l’autre sur circuit. Le parc de machines mises à la disposition s’étendait de l’Indian Scout (meilleure vente de la catégorie Custom en 2018) à la Harley-Davidson FXDR en passant par la Yamaha Bolt et même la nouvelle Honda Goldwing. La météo était de la partie, car au lieu des 25° attendus, le thermomètre a chuté à 7° sous l’influence d’une dépression atmosphérique. Autant dire que les conditions étaient parfaites pour évaluer les capacités d’adhérence par temps froid.

Sans surprise, ces pneus se sont tirés haut la main des conditions délicates. Entre les accélérations franches ou les freinages d’urgence imposés par les besoins de l’évaluation, le bitume froid ou les changements brusques de direction provoqués par les branches d’arbres projetées sur la chaussée par les fortes rafales de vent, les Cruisetec n’ont laissé paraître aucune faiblesse. Ces pneus ont gommé les obstacles avec la sérénité qu’apporte une technologie éprouvée. Les premiers témoins de cette confiance ont été les repose-pieds et les tubulures d’échappement qui ont frotté le bitume à ne nombreuses reprises.

Conduire un custom sur un circuit de vitesse n’est pas chose banale. L’idée de Metzeler était de montrer le potentiel sportif de ces pneus. Toujours sur une piste refroidie par les éléments, les pneus ont brillamment réussi l’examen, bien aidés par cette toujours faible garde au sol en virage des customs. Scrouitch ! Craaatch ! Le bruit du métal raclant le bitume est aussi amusant à écouter que frustrant pour les limites qu’ils laissent deviner. La Goldwing s’est montrée la plus à l’aise dans cet exercice, les Cruisetec permettant de la piloter du bout des doigts grâce à leur excellente maniabilité, toujours progressive, et une confiance de chaque instant. Des atouts nullement contrariés par la partie du circuit mouillée pour les besoins du test.

Sur route ou sur circuit, ces Cruisetec se sont fait positivement remarquer malgré la délicatesse de certaines situations. Disponibles en carcasse radiale ou diagonale, ces pneus sont susceptibles d’équiper un large spectre du segment custom. Leur potentiel est toutefois grandement limité par la faible garde au sol des motos auxquelles ils se destinent.

Évidemment, ce court essai ne nous a pas permis de vérifier que ces pneus, comme l’indique Metzeler, conservent leur efficacité tout au long de leur vie. Quoi qu’il en soit, la longévité est annoncée, en toute logique, plus brève que pour des gommes traditionnelles. Dans quelle proportion ? Difficile à dire tant les facteurs d’usure sont nombreux, mais selon sa propre grille de lecture, Metzeler estime ce déficit à environ 20 % comparé aux ME 888 Marathon (justement testés dans notre numéro 333), autre référence de sa gamme custom.

Les bikers ont désormais le choix entre deux philosophies.

Infos et dimensions sur metzeler.com/fr-fr/produits/pneus/cruisetec

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