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Les tests d’homologation des casques (la fameuse norme 22-05) ne prennent aujourd’hui en compte que les conséquences de chocs orthogonaux et verticaux. Dans la vie réelle, les configurations de chocs auxquels s’exposent les motards sont autrement plus variées. Fort de ce constat et soucieux de rendre compte d’un nombre plus conséquent de configurations d’accidents, l’équipe menée par Rémy Willinger, directeur de recherche en biomécanique, a choisi de pratiquer, en plus des impacts de la norme 22-05, d’autres impacts contre une surface oblique afin de générer une « accélération rotatoire » du casque, plus en adéquation avec la réalité d’un accident. Enfin, l’université de Strasbourg utilise pour ses tests une tête « biofidèle » Hybrid III mieux modélisée.

Ce protocole de test de l’Université de Strasbourg permet de donner des informations plus précises sur le niveau de protection offert par tel ou tel casque et donc sur le risque potentiel de lésion au cerveau. Aujourd’hui, lorsqu’un consommateur achète un casque, il sait uniquement qu’il répond aux exigences de la norme 22-05 mais ignore s’il y répond largement où s’il est à la limite des seuils de la norme. A contrario, la méthode de Strasbourg permet de classer les casques selon leur niveau de protection.

La Mutuelle des Motards a alors pris le relai de la fondation MAIF en demandant au laboratoire iCube de tester différents casques achetés dans le commerce. Ils ont ensuite reçu un certain nombre d’étoiles - de 0 à 5, un peu à la manière du label EuroNcap pour les voitures - illustrant leur capacité à répondre, avec plus ou moins de succès, aux exigences du laboratoire de Strasbourg. Ce sont les premiers équipements de sécurité de la démarche Certimoov et du site éponyme par lesquels la Mutuelle des motards souhaite inciter les consommateurs à se tourner vers les équipements les plus protecteurs pour la pratique de la moto ou du scooter. Cette démarche - qui se rapproche également de celle du label « Sharp » développé au Royaume-Uni - pourrait également inciter les fabricants à proposer des casques dont le niveau de protection irait au-delà des exigences de la norme 22-05, déjà vieillissante.

« L’objectif est d’informer le consommateur sur le niveau de protection du matériel qu’il achète et cela donne également à l’industriel le moyen d’optimiser ses systèmes de protection » a indiqué Rémy Willinger lors de la conférence de presse Certimoov qui a eu lieu ce mardi 12 mars à Paris.

De gauche à droite, Patrick Jacquot, PDG de la Mutuelle des motards, Rémy Willinger de l’université de Strasbourg et Marc Rigolot, DG de la Fondation MAIF

 

Une démarche similaire avait été initiée il y a déjà une paire de décennies par la rubrique « Équipements » de Moto Magazine qui avait alors testé des casques suivant un protocole différent de la norme 22-05 afin de les « pousser dans leurs derniers retranchements » et, ainsi, mieux juger de la protection offerte.

Moto Magazine va d’ailleurs consacrer un article conséquent à ce sujet dans son numéro 356 d’avril 2019 (en kiosque le 28 mars). Ce dossier ajoutera à la notation « Certimoov », des informations sur les prestations de ces casques en conditions réelles d’utilisation (champ de vision, confort du revêtement intérieur, efficacité des ventilations, qualité de la jugulaire...).

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