Une femme à moto, l’image pourrait paraître anodine. En Arabie-Saoudite, c’est une avancée sociétale historique !
Sous l’impulsion du prince héritier Mohammed Ben Salmane, une petite révolution va secouer l’Arabie Saoudite. Les femmes seront désormais autorisées à conduire auto et moto sur la voie publique. Alors qu’elles sont encore sous la tutelle d’un homme (mari, père, frère, oncle), c’est un premier sentiment de liberté et d’émancipation dont elles pourront profiter au guidon de leur machine.
Un apprentissage en toute discrétion
Depuis 5 mois, des jeunes femmes casquées et munies d’une paire de jeans peuvent s’entrainer sur le circuit du Bikers Skills Institute de Riyad. Une fois par semaine, l’espace leur est réservé. Une occasion pour apprendre avec leur monitrice ukrainienne Elena Bukaryeva, les rudiments essentiels de pilotage et de mécanique. Pour l’instant seules 4 passionnées se sont inscrites. En effet, la mesure ne passe pas auprès de tout le monde et certaines familles refusent de laisser leurs filles conduire : « Mes parents m’ont dit : Toi, à moto ? Tu es une fille. C’est dangereux. » (Propos recueilli par l’AFP).
En jeans ou en robe ?
Bien que les « rideuses de Riyad » soient sur le chemin de l’indépendance, beaucoup de questions restent en suspens, notamment au niveau de la tenue. Ces jeunes femmes pourront-elles prendre le guidon en pantalon ou devront-elles forcément porter leur robe longue réglementaire, quitte à se mettre en danger ? Qu’en est-il du nombre d’auto-école et de monitrices ?
Enfin, même si le gouvernement a pris des dispositions pour limiter le risque que des femmes soient importunées sur la route (prison et amendes élevées), les pressions exercées par la société sur ces demoiselles sont encore importantes. Pour celles qui osent faire le pas, bienvenue dans la grande communauté motard(e).