Nanou Lyonnard nous a quitté, le 2 décembre 2022, à l’âge de 90 ans. Cela ne vous dit rien ? C’est le moment de vous rattraper car cette femme, libre par nature et qui l’est toujours restée tout au long de sa vie, apporte un témoignage aussi précieux qu’émouvant sur les années du Continental Circus, celles où les pilotes privés pouvaient encore faire la différence face aux rares usines, sur des circuits qui étaient alors passablement dangereux.


Un film en libre accès de Bernard Fau

Vous avez été nombreux a réagir et apprécier sur un des derniers "apéro de Motomag", consacré à un entretien avec Bernard Fau, cinéaste et ancien pilote privés, une personne au profil unique puisqu’elle à côtoyé et filmé des pilotes sur quasiment cinq décennies. Bernard est également capable de regarder la compétition sous l’angle sportif et quasiment philosophique, ce qui rend les échanges avec lui aussi rares que précieux.


Bernard avait réalisé une longue interview de Nanou Lyonnard quelques temps avant sa mort. Devenue aveugle, toujours coquette, elle se souvenait avec émotion et sans fausse nostalgie de la période du Continental Circus.


L’amour de la vitesse, l’amour de la liberté

Rien ne prédestinait cette jeune fille, issue d’une bourgeoise famille lyonnaise, à avoir une telle vie. Un jour, la rencontre avec le pilote Jacques Insermini lui fait rencontrer l’univers de la course, qu’elle ne quittera pas pendant 24 ans. Quand Insermini quitte le métier pour partir faire acrobate au-dessus d’une piscine (véridique !), elle fréquente l’australien Jack Findlay. "J’étais scandaleuse, mais j’étais libre, j’étais prête à changer de pilote pour rester dans la course", reconnait Nanou.

S’en suit une vie de bohème et d’émotions fortes, au coeur d’une des disciplines les plus spectaculaires et les plus risquées de l’époque. Nanou parle avec émotion de ce qu’elle ressentait quand elle entendait passer les 50 cm3 de GP, avoue qu’elle adorait "faire chauffer les moteurs", parle des moments difficiles (aller reconnaître un corps avec la femme d’un pilote accidenté), des moments décalés (l’arrivée des japonais), et parle de ses relations privilégiées, avec moult anecdotes ciselées, avec les grands noms de l’époque, les immenses noms d’Agostini, Bill Ivy, Mike Hailwood, Barry Sheene et bien d’autres.


On l’aura compris : ce film de 36 minutes, témoignage intime, rare et précieux, est a regarder absolument, pour sa portée sportive, historique, et même pour sa contribution à l’histoire du féminisme.

Et comme il faut toujours saluer le travail de qualité, remercions Bernard Fau d’avoir mis ce film en libre accès sur Youtube. Il y a le lien vers une cagnotte Leetchi : un moyen essentiel pour lui de nous abreuver de ses films salutaires sur la vitesse, la détermination et la folie des hommes.

Sinon, y’a pleins de vidéos de chat, entièrement gratuites, sur Youtube...

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