Interdit d’après l’article R412-61 du Code de la route, le téléphone au volant est devenu depuis quelques années un véritable fléau, responsable d’un accident sur 10 et de 16 % des accidents mortels sur autoroute selon le site internet Attitude-Prévention. Le manque de concentration et l’imprudence qu’il entraîne touchent particulièrement les motards, qui sont bien plus vulnérables que les automobilistes en telle situation. Moins visibles et moins protégés, ils sont plus exposés au danger.

Le téléphone et la conversation avec le passager, deux choses différentes !
« Téléphoner au volant avec un kit mains libres ou une oreillette Bluetooth, c’est comme parler à son/ses passager(s) » diront les aficionados du mobile en voiture. Pourtant, des chercheurs ont pu vérifier que le cerveau est mobilisé à 100 % par la conversation téléphonique, alors qu’il sait faire la part des choses quand il s’agit à la fois de gérer la conduite et une conversation avec son passager assis à côté. Selon Jean-Louis Martin, épidémiologiste à l’Institut français des sciences et technologies des transports de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR) et interrogé pour le site Actu Conduite, « en ce qui concerne le téléphone, le cerveau est totalement débordé par les informations. L’interlocuteur étant absent, on se projette des images. Le cerveau imagine la personne dans une situation précise. Le cerveau fait donc un choix : il se met en « pilotage automatique » se reposant sur ses acquis et se concentre sur l’échange. Les conséquences sur la conduite sont flagrantes : regard fixe, déviation de trajectoire, décisions aléatoires, tardives et risquées."
La consultation de messages ou la navigation sur le web empire ces phénomènes ; avec une main sur le volant et l’autre tenant le smartphone, le conducteur multiplie les facteurs aggravants. Pour rappel, l’utilisation du mobile au volant multiplie le risque d’accident par trois.

Un durcissement des sanctions prévu par le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM)
Aujourd’hui, un conducteur utilisant son mobile au volant est passible d’une amende de 135 € et d’un retrait de trois points sur son permis de conduire. Des sanctions jugées trop peu efficaces en juillet par Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière ; afin de prévenir les récalcitrants, ce dernier a évoqué la possibilité d’un retrait de permis si un(e) conducteur/trice commet une infraction tout en faisant usage de son téléphone. La mesure, inscrite dans le projet de loi d’orientation des mobilités adopté par l’Assemblée Nationale le 18 juin, devrait être appliquée dès la rentrée. Si cette annonce peut limiter l’usage du smartphone au volant, elle pose toutefois la question de la difficulté qu’auront les forces de l’ordre pour constater deux infractions simultanées.
Alors que 70 % des Français avouent utiliser leur mobile au volant et qu’un conducteur sur quatre le fait pour textoter*, l’urgence est véritable. Comme l’affirmait déjà la FFMC il y a quelques années, « communiquer ou conduire, il faut choisir ! »

*D’après le quinzième baromètre du comportement des Français sur les routes.

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