Le 8 avril 2021, Françoise Dumont (sénatrice LR du Var) interrogeait le ministère de l’Intérieur sur les verbalisations "pour des excès de vitesse compris entre un et dix kilomètres par heure au-delà de la vitesse autorisée, en ville, d’une part, (vitesse limitée à 50 km/h maxi) et hors agglomérations, d’autre part."
Près d’un an plus tard, le ministère révèle que 58% des verbalisations pour excès de vitesse se font lors des dépassements de moins de 5 km/h au dessus des vitesses légales, et que 95 % des sanctions concernent les excès de moins de 20 km/h. Des infractions mineures donc, que l’association « 40 millions d’automobilistes » s’est empressée de dénoncer... à raison ! Les usagers de la route subissent une répression piègeuse, "automatisée", pour des excès de quelques km/h, généralement sans danger.
Une répression automatique à outrance, sans résultats probants
De toute évidence, cette politique de verbalisation ne favorise pas la sécurité. Et pour cause : comme le dit la FFMC depuis bien longtemps, un radar n’a jamais éduqué personne, et n’a que peu d’effet sur les comportements les plus dangereux ! D’ailleurs la mortalité routière n’a que peu diminué depuis 2013. Quid des autres causes d’accidents liés à un comportement inadapté, tels que l’alcool, les stupéfiants et le téléphone au volant ?
« Nous sommes le seul pays d’Europe où il y a un permis à points à prévoir des sanctions pour ces petits excès de vitesse, en dessous de 10 km/h, explique Laëtita Hooghiemstra, Secrétaire générale de 40 millions d’automobilistes à nos confrères de France 3 régions. La politique de la Sécurité routière est essentiellement rentière et non pas sécuritaire, on veut avant tout prendre de l’argent aux automobilistes (...) Il n’y a pas de pédagogie : si on met en place une opération de sécurité routière, c’est pour que les gens ne recommencent pas. Malheureusement, on ne sanctionne là que des fautes d’inattention. »
Un constat justifié par la Cour des comptes qui, dans un rapport sur la politique de la sécurité routière publié en juin 2021, estimait qu’il était urgent de réformer ce processus où le "tout-radar" fait loi.
Pour rappel, un excès de vitesse inférieur à 20 km/h (limitation de vitesse supérieure à 50 km/h) est puni d’une amende forfaitaire de 68€ et d’un retrait d’un point sur le permis de conduire.