Remplacer l’humain par l’automatisation (les radars automatiques, ndlr) est difficile pour le fonctionnaire. Ces machines accroissent la fracture entre la population et sa police. Cependant, le syndicat n’encourage pas ce type d’action avec le visage masqué.
S’agit-il d’une action militante ou d’un signe d’exaspération ?
C’est un signe d’exaspération qui les a conduits trop loin. L’action syndicale s’inscrit dans une autre démarche, à visage découvert. Mais nous soutenons notre délégué dans l’épreuve qu’il va traverser. Ils auront le soutien du syndicat tout au long de la procédure administrative.
Que risquent ces trois policiers ?
Ils peuvent risquer la révocation, mais ce ne serait pas mérité. La sanction doit être adaptée à la faute commise, en prenant en compte cette dimension de l’exaspération. Il n’y a pas eu de dégradation des radars, qui ont simplement été recouverts d’un sac en plastique.
Ces hommes semblent être affectés à une brigade motocycliste. Les motards de la police sont en première ligne ?
Les brigades motocyclistes ont été très touchées par la réduction des effectifs dans le cadre de la réforme des politiques publiques, jusqu’en 2012, et elles étaient en première ligne par rapport à la généralisation du contrôle-sanction automatisé, étant donné qu’une de leurs missions premières est la sécurité routière. Mais c’était à une époque où, entre augmentation des contrôles routiers et diminution des effectifs, le discours était ambigu.