Le stunt est devenu au fil du temps une véritable discipline du sport moto, les meilleurs se produisant en guest stars lors des grands événements tels les 24H du Mans ou le Bol d’Or. Des compétitions spécifiques, telles le Stunt Bike Show, réunissent des milliers de spectateurs chaque année. Le problème, c’est qu’il n’existe en France que très peu de lieux d’entraînement.
Dans plusieurs régions, certains stunters se sont réunis en association pour demander, ici à une municipalité, là à un département, l’autorisation d’utiliser une ligne droite d’environ 400 mètres de longueur dans une zone éloignée des centres urbains, à certains créneaux horaires de faible fréquentation, tels le vendredi soir. Ils encadrent les entraînements et canalisent le public nombreux.

Haro médiatique

En région parisienne, aucune collectivité locale n’a daigné répondre aux stunters. Ils s’adonnent donc à leur passion dans l’illégalité, prenant à l’improviste, le vendredi soir, la direction d’une zone industrielle en marge des banlieues, prévenant les "supporters" du lieu des acrobaties par SMS et Internet.
Ils s’exposent ainsi aux contrôles de police intempestifs, à la colère des riverains, las du bruit, et à la vindicte médiatique ne s’intéressant au phénomène que lorsqu’il y a du sang sur le goudron.

Loin de nous l’idée de reporter l’entière responsabilité de l’accident de ce week-end sur les autorités locales. Les acrobates du vendredi soir, chauffés à blanc par le public, prennent souvent des risques inconsidérés et le paient parfois cash.
Cependant, le minimum après cet accident tragique serait que la préfecture du Val-d’Oise mène une concertation afin de proposer aux stunters franciliens une piste dédiée aux exercices, sécurisée pour les pratiquants et le public.

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