Essai

Le scooter et Peugeot, c’est une grande et longue histoire ! Savez-vous qu’à la fin des années 80, le 80 SV a même été la seconde meilleure vente en France (derrière la GSX-R 1100, l’honneur des motards est sauf !) et que la marque sochalienne a connu de grandes années grâce à ces engins. Des années de disette aussi, au point de passer sous pavillon indien (et d’être reprise par le groupe Mahindra), et puis aussi d’offrir une gamme à la composition assez peu lisible, mais, néanmoins, il semble qu’après des séquences historiques où le plan produit était peu lisible, la marque soit de nouveau sur une phase positive de son histoire, même si sa reprise récente par un fonds d’investissement allemand laisse planer de nouveaux doutes.

En attendant d’en savoir plus sur un éventuel changement de stratégie, prenons le guidon du séduisant Pulsion 125, lancé en 2019 et remis à jour récemment à l’occasion de sa mise en conformité avec la norme Euro 5. Faisons donc le tour de la question !


Présentation

Vous avez aimé la dernière 408, étonnante berline-coupé-surélevée-comme-un-SUV ? Eh bien soyez ravis de considérer que, d’un point de vue stylistique, l’air de famille est parfaitement respecté avec notre scooter, puisque, que ce soit au niveau des feux arrière (avec les trois griffes caractéristiques des autos Peugeot) ou des feux avant (avec l’espèce de dent de tigre qui borde la calandre), le Pulsion 125 joue la filiation.

Et ce, même au niveau du coloris, puisque le gris mat souligné de jaune, eh bien, ce sont les codes couleur des 508 PSE, la sportive hybride rechargeable (oui, bon, y’a une forme de contradiction dans cette alliance de mots).

On continue le jeu des 7 erreurs avec le tableau de bord qui reprend, globalement, le design de celui des autos (d’avant-dernière génération, toutefois, les nouvelles ayant le i-Cockpit entièrement digital, mais l’on retrouve les aiguilles au mouvement antagonique, encadrant un large écran TFT.

Là encore, les graphismes de la jauge à essence et de la température d’eau reprennent les codes vus sur les autos Peugeot. Le Pulsion a fait un effort en termes de connectivité, avec notamment la possibilité d’avoir un guidage GPS, non pas par carte, mais par le système « boule-flèche » bien connu des rallyeman.

Enfin, un petit liseré bleu-blanc-rouge situé sur les flancs de carénage parachève de souligner l’identité de l’engin. Avant de prendre place à bord, ne faisons pas preuve d’ingratitude et soulignons la bonne qualité de finition et le fait que les aspects pratiques sont soignés, grâce notamment à la présence de deux vide-poches dans le tablier, d’un démarrage sans clé, d’une prise USB…

Certes, le coffre sous la selle aura du mal à intégrer deux casques intégraux, mais selon les modèles, y mettre un intégral et un jet, ça peut passer. Enfin, la bulle se règle en hauteur, mais avec des outils…


En dynamique

C’est toujours étonnant de lire les spécifications techniques d’un scooter 125 : le Pulsion pèse près de 170 kilos, ce qui est quand même beaucoup pour un truc en plastique mu par un petit moteur. Néanmoins, le poids a le mérite de ne pas se faire trop sentir, preuve étant que le béquillage sur la centrale est finalement assez aisé.

Même top pour la hauteur de selle, assez raisonnable à 790 mm, d’autant que contrairement à certains autres scooters, la protubérance de la partie avant de la selle est elle-aussi mesurée, et permet donc facilement de mettre les pieds au sol. Ensuite : position de conduite naturelle, commodos tombant bien en main, bien ; bulle un peu basse, moins bien.

Le premier point fort de ce nouveau Pulsion Euro 5, qui saute immédiatement aux yeux, est le silence et la souplesse de son moteur. L’ancien Pulsion Euro 4 sortait 14,6 ch et 11,9 Nm ; la version Euro 5 développe moins de chevaux (14,4) mais plus de couple (12,4). Et l’échappement est vraiment discret (le Pulsion est homologué à 73 dB), ce qui est bien pour le voisinage, mais aussi pour soi-même, car l’on n’est pas entouré en permanence d’un bourdonnement désagréable. Ça, c’est vraiment un bon point. Le moteur est souple, ne vibre pas et offre des accélérations progressives, mais ne semble toutefois pas être le plus démonstratif ni celui ayant le plus de brio du segment même si, en ville, son variateur ne patinant pas trop, ses performances sont suffisantes et il brille par ailleurs par une excellente stabilité à basse vitesse ainsi qu’un bon rayon de braquage.

Toutefois, cette réalité mécanique s’illustre par une vitesse de pointe d’environ 110 km/h au compteur, quand d’autres ont une allonge supérieure qui leur permet d’aller une bonne grosse dizaine de kilomètres plus vite. Sur les autoroutes urbaines, cela peut avoir du sens, même si la tenue de route du Pulsion 125 GT n’appelle aucune critique. Mieux : alors que certains des concurrents scooters 125 ont des amortisseurs « bout de bois » dont la mission première est de vous tasser les vertèbres, ceux du Pulsion sont bien calibrés et prodiguent un certain confort, confort partagé par le passager ou la passagère, bien calé sur de larges poignées de maintien. On apprécie cela dans Paris (et ailleurs), où la chaussée a été beaucoup transformée en champs de mines.

Par ailleurs, en dépit d’un freinage qui a été probablement calibré pour des conducteurs débutants, ou des automobilistes, entendez par là qu’il est doux, dosable et progressif, mais que sur les gros ralentissements, il faudra quand même bien taper dans les leviers pour avoir la puissance décélératrice requise. Cela reste sécurisant, puisque l’ABS, associé à un système de freinage couplé, est assez imperturbable et n’entre vraiment pas souvent en action.


Conclusion

Certains scooters, même de 125 cm3, se sont positionnés sur le créneau des « GT », avec des performances époustouflantes pour la cylindrée et un niveau de confort impressionnant (on pense notamment au Honda Forza 125, avec sa bulle électrique) ; le Peugeot Pulsion sera probablement plus à l’aise dans le cadre d’un usage urbain et péri-urbain.

Un peu moins performant et protégeant un poil moins que certaines vedettes de la catégorie, décidemment indélogeables, il reste un choix parfaitement pertinent par son silence de fonctionnement, la douceur de son moteur, son niveau d’équipement et son confort, quatre critères sur lesquels il n’a de leçons à recevoir de personne. Cerise sur le gâteau : une consommation mesurée d’environ 3 l/100, soit une autonomie qui frôle les 350 kilomètres.

Le Pulsion existe en trois versions : un modèle d’accès, Active (4649 €), notre version d’essai GT (4999 €) et un modèle Allure, plus équipé (bulle haute, top-case) à 5099 €. Les Yamaha Xmax 125 et Honda Forza 125 sont encore plus chers…

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