Pour réussir une moto néorétro, il faut à notre avis faire le choix de la simplicité, de la facilité, de la beauté et du style. Et, avec cette SCR 950, Yamaha a tapé dans le mille.
Sa gueule est craquante, surtout en rouge façon XT 500 de 1975 ; sa selle plate et son guidon extra large lui apportent la touche des trails des seventies. En revanche, la finition (durites, câbles, fonderies de cadre) n’est pas au top pour une machine dans la gamme de prix annoncée….
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Conduite vintage
En selle, la position est aussi vintage. Bras hauts et écartés, séant posé sur une selle fine et plate, pieds à la verticale des genoux, on est « posé » sur la moto. Avec mon mètre quatre-vingt-dix, mon genou droit tape dans le filtre à air et ma cuisse gauche sur la culasse arrière…
Bonne surprise, la moto se fait légère en roulant malgré les 252 kg qui se sont révélés pesants lors de manœuvres sur le parking de l’hôtel. Seul point noir, le rayon de braquage pas terrible à l’heure ou la moto sera confrontée aux embouteillages urbains.
Moteur à la cool
Quelle sonorité sympa ! Au roulage, un « poum-poum » grave émane de l’échappement, rien de mieux pour « rouler à la cool entre potes », comme évoqué sur la vidéo de promotion de la présentation presse.
Avec ce twin de 52 chevaux, il faut en effet enrouler entre 2 000 et 4 500 tr/min pour rester dans la philosophie « à l’ancienne » de la moto. Plus bas, il pilonne. Et plus haut, il rentre en vibrations (régime maxi 5 500 tours).
C’est donc sur la plage décrite ci-avant que vous vous ferez plaisir, et dans une plage de vitesse comprise entre 80 et 120 km/h. À noter que ce bloc ne distille pas de vilains bruits mécaniques (distribution, transmission, etc), ce qui est très agréable à l’usage.
Partie-cycle à l’unisson
Avec des suspensions simples, un freinage correct et une géométrie de custom (garde au sol limitée), on adapte son tempo et on évite les transferts de masse brutaux. C’est une machine pour les balades tranquilles ponctuées de nombreuses pauses, ces dernières étant surtout imposées par la relative dureté de la selle…
Sinon, la moto ne se comporte finalement pas trop mal, avec une certaine inertie lors des changements d’angle (vu le poids, c’est un peu normal), mais une fois calée sur la trajectoire, la SCR 950 reste assez neutre.
En tout chemin, il faudra veiller à ne pas déclencher l’ABS (non déconnectable) et être souple sur les gaz (pas de traction control).
Verdict : née pour rouler tranquille
Yamaha a exploité avec habileté la XV 950 R pour en faire un désirable scrambler néorétro. C’est sûr, la SCR 950 n’est pas parfaite, mais c’est vite oublié en roulant tranquille, truffe au vent, avec un air des Allman’s brothers dans la tête.
Reste son tarif, 9 999 €. C’est 700 € de moins que la Street Scrambler Triumph, mais cette dernière est mieux équipée et sa finition, une référence… Vivement le comparatif !
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