Lors d’un récent essai comparatif dans Moto Magazine (n°332 de novembre 2016, p. 64), la BMW S 1000 R l’emportait sur la Yamaha MT-10 dans un registre purement sportif. Car en matière de plaisir et de sensations, grâce à son moteur Cross Plane 4 (CP4) au calage si particulier, c’est la japonaise qui prenait le dessus.
Si la MT-10 devait déposer les armes, c’était à cause de son amortissement un peu faiblard, surtout à l’arrière. Avec l’accastillage Öhlins semi-actif de la SP, les choses changent.
Roadster compact
Pour une 1000, le gabarit est assurément contenu. Affichant l’empattement d’une MT-07, la MT-10 SP se montre plus trapue que massive et fait honneur à sa donneuse d’organes, la Yamaha R1. Malgré cela, elle sait accueillir les grands gabarits avec confort.
Selle ni trop haute (825 mm) ni trop large à l’entrecuisse, repose-pieds bien placés, genoux pas trop pliés et guidon à bonne hauteur laissent place à une position sans contrainte particulière. Seul le réservoir est un poil large à l’entrejambe.
Sonorité agréable
Dès la mise en route du CP4, le concert commence. Ce bloc offre une sonorité très agréable, un peu à la façon d’un V4 Aprilia. Ça sonne sourd, puissant, et les pulsations du calage Cross Plane sont vraiment un plus pour l’amateur de mécanique. Notons un timbre « Euro 4 » un peu plus étouffé mais non moins agréable.
Sur route, si l’ouverture des gaz off/on est désormais douce, leur fermeture est encore accompagnée d’un à-coup, mais c’est quand même beaucoup mieux.
En ville, la MT-10 SP arrive à donner le change, mais ce n’est pas son terrain de jeu favori. Mieux vaut donc mettre le cap sur les routes alentour !
Elle a du caractère
Côté réglages, le code « sport », c’est : A1-1-1 (suspensions semi-actives en mode sport, antipatinage a minima et cartographie « tirage court »). Le 4-cylindres se distingue d’entrée par un caractère très marqué, une véritable signature mécanique.
C’est sur une plage comprise entre 4 500 et 9 000 tr/min qu’il donne le meilleur : quelque soit le rapport engagé à la volée, il vous catapulte avec une force qui vous fait apprécier le petit « hip stopper » (excroissance de selle) monté d’origine à l’arrière de l’assise du conducteur.
Côté châssis, la MT-10 SP procure également beaucoup de plaisir. Avec un empattement encore plus court que sur la R1 et identique à celui de la petite MT-07 (1 400 mm), la moto se montre ultra-maniable, pour ne pas dire ultra-vive.
L’apport des suspensions Öhlins semi-actives est plus que probant, notamment en comparaison avec les éléments Kayaba de la version de base.
Au freinage, en revanche, la Yamaha MT-10 SP marque le pas face à une concurrence plus affûtée. C’est toujours le point noir de cette moto, surtout en regard des performances dont elle est désormais capable.
Verdict : mieux que la MT-10
Oui, une MT-10 SP, c’est mieux qu’une MT-10. Avec ses nouvelles suspensions, elle apporte un plus en termes de dynamique, mais cette amélioration a un prix : 15 999 €. C’est plus cher qu’une BMW S 1000 R pareillement équipée, mais la Yamaha est autrement plus addictive et « sensationnelle » dans le sens noble du terme ! Alors…
À lire dans Moto Magazine
L’essai complet de la Yamaha MT-10 SP est paru dans Moto Magazine n°336 (avril 2017).
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