En cette année de passage à la norme Euro 4, Yamaha a décidé de revoir de fond en comble le scooter X-Max 250, vendu en plus de vingt ans à 150 000 exemplaires en Europe, et de porter sa cylindrée à 300 cm3. Un exercice délicat : c’est un peu comme si Ferrero changeait la recette du Nutella. Pas fou, Yamaha a su conserver l’esprit « Max » avec un goût encore plus corsé.
Haut de gamme
Disons-le d’emblée, le X-Max 300 est un scooter haut de gamme avec un tarif approchant les 6 000 euros. Il offre ainsi un contacteur sans clef, des feux avant et arrière à leds, un système de freinage ABS (ça c’est la loi), un traction control déconnectable et un coffre sous selle pouvant accueillir deux casques. En revanche, il n’a pas de frein de parking ni système « stop & start ». À trop vouloir en mettre, on finit par oublier l’essentiel…
Lignes iconiques
Côté look, il en met plein la vue en reprenant la face avant iconique du TMax 530. Les lignes tendues lui donnent une gueule d’alien très agressif. Un parti-pris esthétique forcément clivant. Reste que la conception de sa carrosserie impose de nombreux caches avec leurs vis et leurs pions de fixation qui donnent une perception très plastoc de l’engin.
Tunnel central…
Dès la première approche de ce X-Max 300, le tunnel central se montre gênant pour la montée a bord et incite à enjamber l’engin comme une moto. Les larges rétroviseurs sont intelligemment placés sur le guidon et bien plus haut que ceux des voitures.
Le tableau de bord est particulièrement complet. L’inutile compte-tours y est même en bonne place, pour ne pas dépayser l’automobiliste nous a-t-on dit. Notons aussi que le guidon est réglable en hauteur (+ ou -20 mm), en atelier.
Citadin avéré
Sur un X-Max, pas question d’être vautré comme sur un canapé. La position est dynamique, et permet un parfait ressenti du train avant. Et ça tombe bien car
si la ville italienne de Florence, lieu de cette présentation, est l’épicentre de la renaissance italienne, c’est aussi une cité où la circulation est dense et agressive, où les touristes sont des chicanes mobiles, et les ruelles dallées de pierres disjointes.
Pour autant, notre scooter, parfaitement équilibré, s’y est faufilé à très basse vitesse avec aisance et s’est montré rassurant tout préservant des imperfections de la chaussée. Seul hic, sa hauteur de selle sera gênante pour les conducteurs de moins d’1m70.
Suffisamment véloce
Nous quittons la ville, où le moteur s’est montré discret mais nerveux, et c’est l’occasion d’exploiter les 26 chevaux du monocylindre. Sur voie rapide, ce 300 cm3 croise à 130 km/h de moyenne sans problème (vitesse max non mesurée).
Le pare-brise en position standard protège buste et épaules et permet même de rouler écran ouvert. En position haute (+50 mm après démontage), il gêne la vision et génère de désagréables retours d’air. Dommage. Ce X-Max n’en reste pas moins un outil sérieux et agréable pour les parcours interurbains et la grand route avec une autonomie d’environ 250 km.
Tenue de route convaincante
Arrivé sur les routes de la région du Chianti, les virages s’enchainent, le rythme s’accélère et le X-Max 300 reste imperturbable. Les trajectoires sont nettes et la garde au sol est suffisante pour un vrai plaisir de conduite. Bonne surprise de ce test : le nouveau châssis est une réussite et la tenue de route rigoureuse, même si en contrepartie les amortisseurs arrière sont un peu secs.
Le freinage s’est montré sans mordant ni feeling particulier (on déclenche rapidement l’ABS) mais à aucun moment il n’a été insuffisant.
Verdict : ludique plus qu’utile
Grace à un moteur plus puissant et à son châssis rigoureux, le X-Max 300 est bien plus polyvalent que le 250, et vient même faire de l’ombre au 400 vendu 700 € plus cher.
Ce nouveau-venu en donne beaucoup mais il demande tout autant, puisque c’est le plus cher sa catégorie : 5 899 €. Pour une approche purement utilitaire, un Honda SH 300, par exemple, peut être tentant. En revanche en mode plus ludique, ce 300, de cylindrée intermédiaire et d’esprit « Max », est l’engin tout trouvé.