Mieux vaut tard que jamais… Chez Suzuki, on a pris le temps de penser la nouvelle GSX-R 1000. Le dernier millésime datait de 2009. Rassurons-nous de suite, la version 2017 conserve la « philosophie GSX-R », qui tient en trois mots : accélérer, tourner, freiner ! Et pour ce faire, ses concepteurs ont puisé dans la recette immuable qui fait d’une moto sportive ce qu’elle est : moins de poids et plus de puissance. L’électronique s’est invitée à la fête, mais d’une manière raisonnée.
Pour mieux saisir cette philosophie, nous avons essayé la GSX-R 1000 2017, dans sa version R, sur le plus beau tracé du monde : le circuit de Phillip Island en Australie… Contact !
Compacte
Question gabarit, la nouvelle Gex’ rentre dans le rang : plus fine (cadre plus étroit, réservoir moins haut), sans pour autant singer la minuscule Yamaha R1, elle se fait de moins en moins logeable. C’est le lot des hypersportives modernes d’être de plus en plus compactes.
Bloc plus carré
Après une mise en chauffe rapide, la première chose qui surprend, c’est la force de ce nouveau bloc moteur, plus carré que l’ancien. Il envoie fort ! Le calage de distribution variable sur l’arbre à came d’admission, c’est vraiment efficace. Lorsqu’il rentre en fonction (à 10 000 tr/min), on a l’impression qu’un turbo s’invite à la fête.
La plage entre 10 000 et 13 500 tr/min offre une allonge peu commune et envoie la GSX-R à travers l’espace temps, sans pour autant pénaliser les moyens régimes. C’est bien la première fois qu’un tel système de calage variable se montre aussi efficace, et ne rentre pas dans le domaine du gadget marketing.
Ce moteur, simplement explosif tout en étant disponible sur une large plage de régime, est secondé par une nouvelle boîte de vitesse extractible (ça, c’est pour les compétiteurs !) et d’un shifter up-down super efficace. Là encore, jamais un shifter ne s’était montré aussi rapide et sans le moindre à-coups.
Partie-cycle rigoureuse
Le châssis aussi donne dans la performance. Le travail des suspensions Showa est bluffant. Une fois trouvé la bonne balance dans leur réglage, la Gex’ sort le grand jeu.
Train avant aussi directeur que précis, neutralité totale dans toutes les phases possibles, rien ne fait peur à cette machine. Et pourtant le tracé de Phillip Island se montre d’une exigence peu commune pour une partie-cycle. Ici, on est à fond plus de 80 % du temps !
Pas d’ABS déconnectable
Côté freins, on est dans l’efficace, les disques associés aux étriers radiaux Brembo assurent leur mission, tout comme le « cornering ABS ». A noter que chez Suzuki, l’ABS ne dispose d’aucun paramétrage (route, piste), et n’est pas déconnectable. Là, c’est peu être un peu juste pour une hypersportive d’aujourd’hui.
Verdict
La Suzuki GSX-R 1000 2017 nous a filé la banane toute la journée d’essai, comme le circuit de Phillip Island, le plus terrible sur lequel nous ayons roulé ! D’une efficacité bluffante, précise et agile comme une Yamaha R1, puissante comme une BMW S 1000 RR, elle rassemble le meilleur de l’hypersportive tout en restant simple techniquement.
Elle fait donc mouche et relance le mythe GSX-R. Reste le prix : 18 999 € pour la version R, soit le tarif d’une Yamaha R1 et 1 100 € de plus qu’une Kawasaki ZX-10R. Pour une fois, la Suzuki n’est pas la mieux placée dans la course prix/équipement.
À lire dans Moto Magazine n°335 (mars 2017), l’essai complet de la Suzuki GSX-R 1000 2017
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