Fini les barbes, les chemises à carreaux et les blousons en cuirs faussement vieillis ? Que nenni. V’là-ti pas que Kawasaki, le spécialiste de la moto Manga et futuriste, replonge à son tour dans la nostalgie… Et à la vue de cette nouvelle Z 900 RS nous attendant à la terrasse du Ace café de Barcelone (lieu de cette présentation hivernale), on se dit finalement que cet énième retour dans le passé va avoir du bon. D’autant que la machine doit pouvoir planter de gros freinages, à la manière des Godier-Genoud du Bol d’Or 1974 (dont nous vous racontons l’histoire ici).
Design et finition « premium »
Développée en parallèle avec la moderne Kawasaki Z 900, la RS est à la fois sa version « premium » et sa version rétro. Comprenez par là qu’en plus de vous raconter l’histoire de la première Z 900 de 1971 à travers sa queue de canard, sa selle plate et son phare rond, elle est aussi mieux équipée. Un contrôle de traction sur 2 niveaux et des étriers de freins 4 pistons à fixation radiale complètent la dotation de base pour la rendre encore plus efficace. Les fans du premier modèle regretterons néanmoins l’absence des quadruples sorties d’échappement et des jantes à rayons. Kawasaki leur répondra qu’un 4-en-1 est bien plus léger, et que les jantes à fins bâtons (tubeless) sont plus faciles à nettoyer.
Ergonomie « old school »
Ergonomiquement, la RS tient vraiment de la moto classique : la selle plate, légèrement creusée au niveau du fessier est très confortable, les repose-pieds avancés et abaissés par rapport à la Z 900 moderne laissent les jambes se déplier et le large guidon placé haut offre une position « sur la moto » plutôt relax pour cruiser entre potes de longue heures sans se fatiguer et permet de bien contrôler les 215 kg lorsqu’on s’énerve un peu à son guidon.
Moteur de rocker
Sous le gros réservoir de 17 litres à la peinture soignée, se lovent des éléments bien modernes. Si des ailettes laissent croire à un refroidissement par air, c’est bien le dernier 4-cylindres « liquide » de Kawasaki, abaissé à 112 ch, que l’on retrouve. Bourré de couple (10 m.kg), il profite d’une boîte souple et bien étagée : parfait pour jouer sur le registre de la balade, au son rauque de l’échappement. Le rocker qui sommeille en vous pourra aussi s’autoriser un petit coup de sang, la partie-cycle étant aussi de toute dernière génération…
Partie cycle : retour vers le futur
Si la RS reprend le cadre treillis de la Z 900, son angle de colonne de direction est plus ouvert, ce qui lui confère un empâtement plus long. Plus stable donc, la Z 900 RS reste étonnement facile à balancer d’un virage à l’autre. Ses suspensions entièrement réglables (un peu souples de base) sont de bonne qualité. Seuls les pneus manquent légèrement de grip et de feeling à la mise sur l’angle. Enfin côté freinage, la RS fait encore un vrai pied de nez à la 900 tendance Manga en arborant des étriers à 4 pistons à fixation radiale progressifs et puissants.
Verdict
Confortable, bonne freineuse, mieux équipée et très bien finie, cette Kawasaki 900 RS ne cède en rien à la Z 900 « normale » si ce n’est sur le prix … La RS s’échange contre la somme rondelette de 11 990 € en noir (12 299 € dans notre version d’essai). Face à la concurrence, Yamaha XSR 900 en tête, elle devrait aussi faire des étincelles ! A moins que la nouvelle Honda CB 1000 R avec son nouveau style « Néo Café » ne lui fasse de l’ombre. Réponse très rapidement, dans les pages de Moto Magazine !