En remodelant en profondeur son best-seller de la catégorie des roadsters 600 cm3, le constructeur d’Hamamatsu comptait bien inscrire le succès sur la durée. Mais dans le même temps, la concurrence s’est fait violence pour rattraper le retard. Elle s’est surtout ingéniée à proposer des engins à la personnalité marquée, tant sur le plan mécanique qu’esthétique. Et c’est bien sur ces points que la 600 Hornet marque le pas. Son homogénéité sans faille et sa polyvalence nettement améliorée n’y peuvent rien, les ventes peinent à retrouver les niveaux d’antan. Pour l’acheteur, moyennant quelques précautions, c’est l’assurance de réaliser une bonne affaire.
A surveiller :
Un rappel SAV a été effectué fin 2009 pour vérifier la fixation du maître-cylindre de frein arrière. Cela concerne les modèles 2008 (de 08F063165 à 08F065603) et 2009 (de 09F076288 à 09F077339). Plusieurs autres sortis à partir de 2007 ont été victimes d’une défaillance de la pompe à essence, qui devient bruyante avant de se gripper. Des remplacements ont été effectués au cas par cas en SAV. Un capteur d’allumage endommagé (ou desserré) engendre des calages intempestifs, des difficultés de démarrage et un ralenti instable. Ces symptômes sont également engendrés par le contacteur de béquille qui se met en court-circuit sous l’effet des vibrations. Par contre, si le moteur refuse de prendre des tours et régule entre 8 500 et 9 500 tr/min, il s’agit plutôt d’un capteur de papillon et/ou d’un injecteur endommagé. L’injection s’accommode plutôt mal de la majorité des lignes d’échappements adaptables (perte de souplesse, ralenti trop élevé, à-coups…). Le cas échéant, ne pas oublier de récupérer la ligne d’origine. Éviter absolument toute machine affublée d’un boîtier d’allumage adaptable et/ou d’un shunt de sonde O2, justement installé(s) pour essayer de compenser les pertes engendrées par le montage d’un échappement plus libre (ou décatalysé). Le revêtement de selle des modèles 2008 présente une faiblesse en surface et les risques de déchirures, particulièrement au niveau des arêtes, sont importants. L’avarie est prise en charge en SAV au cas par cas. Reste à écarter toute machine ayant évolué en compétition (roadster cup). Le règlement imposant de freiner la visserie, il suffit de débusquer les axes et écrous percés afin d’être goupillés (fixation d’étriers de freins, notamment). Nombreuses pièces d’habillage démontées pour courir (clignotants, rétroviseurs, repose-pieds passagers, phare…) peuvent apparaître flambant neuves. Ouvrez l’œil !
Points faibles :
Les plus amers vis-à-vis de la 600 Hornet sont les jeunes titulaires du permis qui ont opté pour la version 34 chevaux. Le bridage totalement loupé a rendu le moteur très creux, ce qui impose au conducteur une conduite perpétuellement dans les tours, ne serait-ce que pour effectuer un dépassement. Dans le clan des propriétaires de la version libre, nombreux sont ceux qui fustigent la sonorité de l’échappement, excessivement aiguë au-dessus de 8 000 tr/min. Cela rend les liaisons autoroutières inutilement fatigantes. Le frein arrière est jugé totalement inefficace du fait d’une puissance insuffisante et surtout d’un feeling hasardeux (course à la pédale trop faible). En fait, comme le souligne perfidement un propriétaire : « C’est blocage ou rien ! » Étonnant pour une machine de cette cylindrée, le nombre de protestations contre une consommation d’essence jugée excessive (plus de 7,3 l/100 km à rythme soutenu). Côté aspects pratiques, beaucoup déplorent que certains détails gâchent la vie au quotidien. Les garde-boue symboliques qui assurent douches et projections à la moindre averse et l’absence de béquille centrale fédèrent les mécontents. Enfin, les noctambules jugent le faisceau de plein phare insuffisamment puissant, trop diffus.
Points forts :
Conçue pour accueillir le plus grand nombre, que cela soit en version 34 ch ou en version libre, la Hornet ne faillit pas. La position de conduite est aussi intuitive que confortable et les commandes s’avèrent douces à manipuler. La hauteur de selle raisonnable (810 mm) convient à la plupart des gabarits. Le fonctionnement du moteur, sans à-coups et très progressif, est particulièrement apprécié en milieu urbain. Bien sûr, son allonge et sa bonne volonté dans les tours font l’unanimité, et incitent même certains propriétaires à aller se dégourdir les bielles sur circuit. Des qualités sublimées par une boîte de vitesses discrète et précise. Au niveau partie-cycle, la satisfaction est totale. L’efficacité des suspensions n’est jamais prise en défaut, même sur revêtement dégradé. La précision générale permet de s’inscrire sur la trajectoire sans aucun mouvement parasite et la garde au sol se montre excellente. C’est donc sur le réseau routier sinueux que la Hornet donne le meilleur d’elle-même. Enfin, le sort réservé au (à la) passager(e) n’est pas si abominable qu’il n’y paraît (larges poignées de maintien, repose-pieds placés bas).
Au baromètre de l’occasion :
Malmenée par une concurrence acharnée, y compris sur le marché de la seconde main, la Hornet 600 injection ne profite plus de l’euphorie qui accompagnait ses devancières. De fait, les transactions se situent 10 à 15 % sous le tarif de référence. Néanmoins, les modèles avec ABS s’échangent avec décote plus réduite (- 5 %).
Délai de revente : 2 à 3 mois
Premier prix en occasion (s) : 3 500 €
Exemplaires immatriculés : 2 700
Dans la boutique
Pour ne rater aucun bilan occasion, abonnez-vous à Moto Magazine