Essai

La Muscle, davantage encore que la V-Rod standard, nous plonge dans l’univers des cruisers. Son énorme pneu arrière, sa garde au sol au ras des pâquerettes et son guidon bas rappellent les « prépa » exubérantes d’outre-Atlantique.

Soigneusement polies, les nombreuses pièces en alu brillent comme des diamants. Fils invisibles dissimulés dans le guidon, clignos à led intégrés dans les tiges de rétro, jantes à cinq branches à rebords polis, n’en jetez plus, la Muscle a été pensée jusqu’à la moindre tête de vis ! Même le système ABS intégral s’éclipse dans les moyeux de roues, du grand art.

Assis bas, les jambes vers l’avant, le dos courbé et les bras presque tendus sur le guidon plat, la position amplifie le ressenti bestial de la monture. Le plus puissant des moteurs HD, le gros V-twin calé à 60° adopte une technologie bien plus moderne que le reste de la gamme, d’où son nom de code : Révolution.
Sous les 5.000 tr/min, le moteur distille un mélange de souplesse et de réactivité presque divin, sans jamais émettre de soubresauts. Un gage de confort lorsqu’on veut cruiser en cinquième. Dommage que la sonorité trop sage occulte une partie du plaisir.

Évidemment, la maniabilité n’est pas le fort de la Harley. Sa direction lourde et son empattement démesuré réclament une certaine poigne à basse vitesse.
L’américaine se montre pourtant plus conciliante dès que l’horizon se dégage.
La partie-cycle commune à la gamme VRSC promet une stabilité exemplaire et seule la garde au sol restreinte limite les ardeurs des pilotes chevronnés. Ces derniers se régaleront du caractère explosif du V-twin qui délivre son couple généreux assez haut dans les tours, entre 6 000 et 9 500 tr/min.

Verdict. Il est clair que cette V-Rod Muscle est une machine 100 % plaisir qui exige toutefois quelques concessions sur le plan du confort, et surtout un portefeuille bien garni !

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