La nouvelle Harley Davidson n’est pas une évolution mais une nouvelle machine à part entière. Elle inaugure le moteur Révolution, premier refroidissement liquide de la marque. En version libre, il délivre 115 ch et décochent des accélérations de mini-dragster. La V-Rod se définit comme un "Power cruiser" alliant un moteur musclé et une position de conduite incitant à une conduite tranquille.
Pas de starter, l’alimentation se fait par injection électronique. Au ralenti : c’est bien une Harley. Malgré l’absence des vibrations et son silence de fonctionnement, le son du double échappement reste viril. A bas régime, le Révolution n’est pas un monstre de sensations mais il reprend, sans rechigner, sur le dernier rapport à 1500/2000 t/min (45/55 km/h). Certes, ce 1130 cm3 a perdu une part du charme des anciens culbutés, coupleux à souhait, mais il offre une plage d’utilisation incomparable. De 1000 à 5000 t/min, il tracte sans s’énerver. A partir de 5000 t/min, il s’exprime plus furieusement. L’allure devient alors plus sportive. En pointe, la V-rod atteint les 210 km/h. La conduite est en revanche troublée par la dureté de la boîte de vitesse. Peut-être un pêché de jeunesse sur des machines n’ayant pas encore parcouru 1000 km.
La V-Rod s’inscrit dans la lignée des Sportsters mais l’assise est nettement plus basse (660 mm contre 711 mm) et les pieds placés bien plus en avant. Grâce au grand guidon et malgré les 270 kg à sec, la prise en mains est rapide. Les premiers virages mette rapidement à mal la garde au sol. Un paradoxe compte tenu de l’aptitude de ce "power cruiser” à prendre franchement de l’angle et de la monte de Dunlop D 207 au grip incomparable. Reste les démarrages canons aux feux...
La partie cycle est saine sur un revêtement de qualité. En revanche, quand le bitume se dégrade, les combinés arrière, réglables en précontrainte, ont tendance à se mettre à sautiller. Défaut atténués par les pneumatiques d’excellentes qualités qui gomment ces écarts de comportement.
La mise sur l’angle de la machine s’effectue sans forcer. Dotée d’un très bon équilibre à basse vitesse (angle de chasse très ouvert), elle permet au pilote de se faufiler sans que le poids ne se fasse trop ressentir dans les bras.
En revanche, dès que le rythme s’accélère, la V-Rod a tendance à légèrement engager en entrée de virage. Phénomène accentué par le profil des pneumatiques sport qui favorisent la prise d’angle. Les pots en souffrent rapidement.
Les deux disques de frein avant se révèlent très puissant mais peu agréable à utiliser. La commande est ultra-dure et peu progressive. Comme sur la majorité des customs, la roue avant à tendance à décrocher très vite.
Son positionnement de cruiser et son esthétique très réussie en font une machine très originale. Facile à prendre en main, dotée d’un moteur performant, elle réjouira ceux qui souhaitent concilier l’originalité, la performance et la différence.