Il aura fallu la publication d’une enquête de Moto Magazine le 29 mars 2017 sur la privatisation annoncée des radars embarqués, pour que les candidats soient interrogés sur leur vision de la sécurité routière.

Le grand vide
Avant la publication de cette enquête et les interviews des candidats, la sécurité routière ne semblait pas tellement préoccuper les onze prétendants à la fonction suprême : dans leurs programmes accessibles dans les médias et sur Internet, en activant une recherche à partir des termes « sécurité routière », « radars », « deux-roues motorisés », « routes », c’est le grand vide ! Il n’y a rien, du moins pour la moitié des candidats annoncés à plus de 10 % d’intentions de vote par les instituts de sondage. C’est à se demander si oui ou non c’est une « priorité nationale » comme ils le proclament si facilement une fois élus.

D’autres chats à fouetter
Clairement, la sécurité routière et le quotidien des usagers de la route ne sont pas une préoccupation majeure des candidats… ce serait d’ailleurs plutôt rassurant si l’on pense qu’un président de la République a quand même d’autres chats à fouetter en regard des troubles planétaires et des crises auxquels les chefs d’État sont confrontés.

Toutefois, la liberté (inscrite dans notre devise républicaine, aux côtés des mots fraternité et égalité) doit rester fondamentale. Or aucun candidat n’y fait plus référence, dépassée qu’elle est par la notion de « sécurité » à tout prix.

Sécurité et rentabilité
Leur raisonnement sur les questions de mobilité et de partage de la route ne se fait qu’à travers le prisme d’une vision sécuritaire et de la rentabilité qui peut s’en dégager : ils sont bien peu à évoquer les questions de formation, de nécessaire respect de l’autre, du maintien d’un service public au service des citoyens, du coût social des politiques uniquement axées sur l’aspect répressif.

Restriction des libertés publiques
À la FFMC, nous savons que, quelle que soit la couleur (affichée) des gouvernements qui se succèdent, le prétexte de sécurité routière sert trop souvent de laboratoire aux idées les plus nauséabondes en matière de restriction des libertés publiques.

Si l’espace routier est un concentré de notre société, où s’expriment et se cristallisent les enjeux de notre époque, il n’est pas réjouissant de voir, à travers les réponses des candidats à l’élection présidentielle, combien le chemin est long pour sortir des sacro-saints dogmes sécuritaires et financiers et aller vers une société plus juste et respectueuse des individus et du collectif.

Lettre ouverte aux présidentiables
En attendant, les réponses des candidats à ces questions de sécurité routière n’apparaissent que comme des constats et des vœux pieux... Les motards en colère s’exprimeront donc au plus vite dans une lettre ouverte aux présidentiables, puis dans les urnes, puis dans la rue puisque qu’une fois de plus, il le faudra pour affirmer notre opposition à cette manière de gérer un sujet qui concerne chaque citoyen de ce pays dans sa vie de tous les jours.

- Une analyse détaillée de chacune des réponses des candidats est consultable sur le site de la FFMC
- Consultez le Manifeste de la FFMC pour la sécurité routière

Les réponses des candidats

- Les réponses de Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière
- Les réponses de François Asselineau, Union populaire républicaine
- Les réponses de Jacques Cheminade
- Les réponses de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France
- Les réponses de François Fillon, Les Républicains
- Les réponses de Benoît Hamon, Parti socialiste
- Les réponses de Jean Lassalle
- Les réponses de Marine Le Pen, Front national
- Les réponses d’Emmanuel Macron, En marche !
- Les réponses de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise
- Les réponses de Philippe Poutou, Nouveau parti anticapitaliste

- L’analyse de Moto Magazine (1/2)
- L’analyse de Moto Magazine (2/2)

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