Que pensez-vous du projet du gouvernement de confier à des sociétés privées la conduite des voitures-radar, ces véhicules banalisés qui permettent de détecter les excès de vitesse dans le flot de la circulation ?
Nous sommes tout à fait opposés à l’idée de confier une mission régalienne, en l’occurrence la sécurité routière, à des entreprises privées. L’État doit assumer son rôle. Il est vrai que les agents de police et de gendarmerie sont en sous-effectif. Mais la solution ne peut pas être de privatiser une mission de service public. Il est au contraire nécessaire de mieux affecter les effectifs et surtout de recruter des agents, si la mission est estimée nécessaire, utile et donc à renforcer.

Quelle est votre position sur le système du contrôle automatisé des infractions routières et la politique de la Sécurité routière, en général ?


Miser massivement sur le contrôle automatisé n’est pas la garantie de résultats, comme le montre, pour la première fois, la hausse du nombre de morts sur la route parallèlement à la hausse du nombre de radars. Nous mènerons une étude afin d’utiliser des radars plus pédagogiques et plus efficaces (radars qui fonctionnent sur des vitesses moyennes et pas seulement sur des mesures instantanées…).

Nous refusons de confier la mission de contrôle, notamment pour le déploiement des radars embarqués, à des sociétés privées. Cela doit rester une mission assurée par des fonctionnaires qui garantissent neutralité, discernement, éthique…

Le nombre de fonctionnaires de police et de gendarmerie consacré aux missions de contrôle routier sera renforcé, par le biais de recrutements ainsi que par le dégagement de temps supplémentaire par une réorganisation des missions (légalisation du cannabis par exemple).
Nous modifierons le code de la route, qui pénalise la consommation de cannabis dans l’absolu, même si le conducteur n’est plus sous l’emprise de la drogue. Aujourd’hui, un automobiliste qui a consommé la veille sera contrôlé positif alors même que sa conduite ne sera plus dangereuse du fait de l’extinction des effets sur l’organisme. L’objectif est bien de pénaliser la conduite sous l’emprise de cannabis et non pas dans l’absolu.



De manière plus générale, voici nos propositions en matière de sécurité routière :

  • Sur la prévention :
    - Poursuivre et amplifier les campagnes de prévention à l’école dès le plus jeune âge.
    - Augmenter les crédits alloués à la prévention hors cycle scolaire (événements autour de la prévention routière par exemple).
    - Développer les outils de prévention notamment avec la réalité virtuelle et les simulateurs.
    - Développer la formation à l’éco-conduite alliant les objectifs de sécurité routière et de diminution de la pollution, que ce soit dans la fonction publique ou dans le secteur privé.
    - Étudier la possibilité d’être plus stricte sur le cahier des charges des véhicules roulants autorisés, notamment le bridage du moteur autour des 130 km/h, la vitesse restant un des premiers facteurs de risque d’accident. Par ailleurs cela pourrait permettre de réduire la pollution de l’air qui a des conséquences sur l’organisme même si cela ne rentre pas strictement dans le champ de la sécurité routière.
    - Encadrer les publicités commerciales en leur interdisant de mettre en avant la vitesse comme valeur positive.
    - Diminuer le nombre de camions sur la route en développant massivement le ferroutage avec à la clé désengorgement du trafic et diminution de la fatigue liée aux longs trajets.
    - Développer massivement les transports en commun en améliorant le maillage, la cadence et en tendant vers la gratuité. Les risques d’accident et de mort sont beaucoup plus faibles en transport en commun. Pour le vélo et les modes de déplacement doux, il est essentiel de soutenir les investissements sur la voirie et les infrastructures pour assurer des parcours sûrs.
    - Améliorer le pilotage interministériel de la sécurité routière en assurant un positionnement hiérarchique fort de cette thématique.
  • Concernant les addictions :
    - Développer les campagnes de prévention concernant les drogues et l’alcool en associant le ministère de l’Intérieur et celui de la Santé. Cela ne doit pas rester le monopole du ministère de l’Intérieur qui de fait ne passe qu’un seul type de message lié à un seul point de vue.
  • Concernant la formation au permis de conduire :
    - Il est prévu de proposer la formation à la conduite et le passage du permis de conduire gratuitement dans le cadre d’un service citoyen obligatoire par conscription avant 25 ans et proche du lieu de vie. Cela permettra de s’assurer d’une durée de formation suffisante là où le coût de la formation pousse l’usager à acheter le moins d’heures de formation possible.

Les réponses des candidats

- Les réponses de Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière
- Les réponses de François Asselineau, Union populaire républicaine
- Les réponses de Jacques Cheminade
- Les réponses de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France
- Les réponses de François Fillon, Les Républicains
- Les réponses de Benoît Hamon, Parti socialiste
- Les réponses de Jean Lassalle
- Les réponses de Marine Le Pen, Front national
- Les réponses d’Emmanuel Macron, En marche !
- Les réponses de Philippe Poutou, Nouveau parti anticapitaliste

- L’analyse de Moto Magazine (1/2)
- L’analyse de Moto Magazine (2/2)
- L’analyse de la FFMC

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