La nouvelle Triumph Tiger Explorer 1200 est proposée en 5 déclinaisons déjà disponibles dans les concessions françaises. La gamme se divise en deux catégories, chacune disposant de plusieurs niveaux d’équipement. La première, représentée par les modèles XR, est orientée route et la seconde, incarnée par les modèles XC, est orientée route/tout-terrain. Nous avons testé ici le vaisseau amiral, la XCa.
Finition en progrès
Équipée comme une baroudeuse et fièrement campée sur sa béquille centrale, avec son gros trois-cylindres en ligne vertical façon cathédrale, la Tiger Explorer est forcément haute (il existe toutefois deux versions basses spécifiques) et plutôt large.
L’esthétique, bien que remaniée, reste fidèle à celle de son aïeule. Double optique, « bec » sur l’avant, logos sur les flancs de carénage : ça change… sans vraiment changer ! La finition a bien progressé à l’instar de celle de la nouvelle gamme Bonneville. La Tiger est donc une machine valorisante. À ce niveau de prix, voilà quelque chose qui compte.
Haute heure de selle
Selle en position haute (857 mm), il faut lancer sa jambe pour s’installer sur le Tigre. Quand on y est parvenu (et tant pis pour les petits gabarits !) la nouvelle ergonomie rapproche le conducteur du guidon et le galbe du siège permet de se positionner à son aise, proche du réservoir, ou pas. Une fois mis en route, le trois-cylindres est un plaisir…
Le nouvel échappement, plus léger mais surtout plus libre, laisse le bloc donner de la voix. Un son sourd, puissant, régulier, que les petits coups de gaz transforment en un aboiement viril des plus sympathiques. Mode cartographique sur Road et c’est parti…
Envisageable en ville
Évoluer en ville est moins pénible que prévu. Le nouvel embrayage demanderait 30 % d’efforts en moins selon le constructeur et le ride by wire est doux et bien paramétré. De plus, la moto braque correctement, et son auto-stabilité à basse vitesse est correcte. Si le moteur ne parvient pas à se faire oublier par sa chaleur qui vient chatouiller le haut des mollets, la ville reste envisageable au guidon de cette Tiger.
Performances dynamiques accrues
Avec un horizon qui se dégage, le rythme est d’entrée soutenu. En mode Road, le paramétrage des suspensions semi-actives WP me semble trop souple. Je m’empresse donc de passer en mode Sport (en roulant, avec un basculeur au pouce droit… pratique), ce qui durcit la précontrainte de l’amortisseur et ferme l’hydraulique avant et arrière.
Le millésime 2016 est transfiguré par son angle de colonne plus fermé et sa chasse moins importante que sur l’ancienne Tiger. Elle n’est pas devenue une Speed Triple, mais le changement reste probant, et rapproche la moto d’une certaine BMW R 1200 GS en dynamique…
Mécaniquement, un sans-faute
Avec un trois-cylindres toujours aussi disponible en couple et en chevaux, toujours prêt à en donner sur une large plage utile (12,5 m.kg et 139 ch, ça cause !) et bien secondé par une transmission rapide, douce et bien étagée, la Tiger Explorer fait mécaniquement un sans-faute.
Seule ombre au tableau, un maître-cylindre qui avoue vite ses limites en usage soutenu (il perd de sa garde et devient spongieux), alors que l’équipement radial Brembo, l’ABS à capteurs d’angle et le couplage avant/arrière au levier apportent un freinage aussi puissant que sécurisant.
Verdict : chère Tiger…
La Triumph Tiger Explorer, dans cette version XCa haut de gamme, est pleine de qualités. Mais dans les enchaînements de virolos, elle fait sentir son poids et son inertie du fait de son gros moteur haut placé. Et que dire de son tarif de 19 700 €, au-dessus de celui d’une BMW R 1200 GS « full Pack, Confort/Dynamic/Touring » à 19 215 €, sans les selles chauffantes et l’aide au démarrage en côte. Il sera intéressant de les comparer. Un essai à lire dans un prochain Moto Magazine.
Dans la Boutique Motomag.com
- Cet essai est paru dans Moto Magazine n°326, retrouvez-le dans sa totalité en vente par correspondance
- Pour recevoir Moto Magazine et ses essais de nouveautés chaque mois, abonnez-vous !