La nouvelle banque de 1 000 questions de l’épreuve du code, lors de l’examen du permis de conduire, est utilisée depuis le 2 mai. Et si l’on en croit les premiers résultats, la polémique autour de sa mise en place risque de durer.
Taux de réussite à 16 %
Le lendemain, le 3 mai, le délégué interministériel à la Sécurité Routière, Emmanuel Barbe, reconnaissait dans le quotidien Le Parisien « un taux de réussite de 16,7 %, quand le taux de réussite annuel est aux alentours de 70 %». Ce lundi, 3 300 personnes ont passé l’examen.
Dans certains départements, les résultats tournent même au fiasco, d’après Le Parisien : 1 candidat reçu sur 60 dans un département, 5 reçus sur 35 dans un autre…
En cause, un défaut d’apprentissage de ces nouvelles questions, de leur ton, de leur style, de leur nature. « On m’a demandé à quelle amende je m’exposais si je conduisais durant un pic de pollution, témoigne un candidat dans le quotidien. « Franchement je n’en sais rien et je ne l’ai jamais vu en cours ! »
M. Barbe a promis de « retirer momentanément, éventuellement de reformuler », les question qui ont donné le plus de fil à retordre aux apprentis conducteurs. Mais les retoqués du nouveau code auront-ils droit à une seconde chance ?
Nouvel examen
Ce n’est pas le code de la route qui a été modifié, mais les modalités
du passage de l’examen. Et il convient toujours de répondre correctement à 35
questions sur 40 pour être reçu à l’examen.
Les questions ont été revues et réalisées au moyen de techniques actuelles (nouveaux visuels au format 34/9, images numériques, vidéos). Elles font notamment une part plus grande aux comportements adaptés, à la perception des risques sur la route et à l’auto-évaluation par le conducteur de ses capacités.
Les écoles de conduite en première ligne
Les professionnels de la formation ne sont pas rétifs à cette réforme, comme l’exprimait Pascal Wolf, représentant du réseau des moto-écoles reconnues AFDM (Association pour la Formation Des Motards), dans un entretien à Motomag.com.
Ils contestaient cependant la célérité avec laquelle la réforme était menée, et demandaient un report de la mise en place de cette banque de questions. Ils ont obtenu 15 jours, entre le 18 avril et le 2 mai. Pas suffisant, visiblement, pour digérer les différences entre les questions d’avant et celles d’après…
Dans la soirée du 4 mai, la Direction à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) a envoyé le communiqué de presse suivant :
Au vu des taux de réussite particulièrement bas depuis l’entrée en vigueur, le 2 mai dernier, de 1 000 nouvelles questions du code de la route, la DSCR a pris des mesures correctives pour laisser le temps aux candidats à l’épreuve théorique générale d’approfondir leur formation. En effet, les candidats ont majoritairement échoué de peu à l’examen, ce qui témoigne d’une préparation insuffisante, notamment dans les nouvelles thématiques introduites par la réforme (notions de secourisme, nouvelles technologies...)
Il a été décidé de :
retirer provisoirement à compter du mardi 10 mai, première date possible en raison de contraintes techniques, les questions accusant les taux de réussite les plus bas ; elles seront réintroduites progressivement le cas échéant après reformulation au fur et à mesure de la familiarisation des candidats avec la nouvelle approche de l’examen du Code ;
ouvrir des places d’examens supplémentaires au cours du mois de mai pour permettre aux candidats ayant échoué de pouvoir repasser rapidement, dès qu’ils seront prêts, et toujours gratuitement l’examen ;
appeler l’attention des écoles de conduite et des candidats sur les thématiques qui n’ont manifestement pas été suffisamment révisées ; à cette fin, un courrier sera adressé à l’ensemble des écoles de conduites pour leur faire connaître les éléments résultants de l’analyse des premières épreuves ; il sera également mis en ligne sur le site de la sécurité routière et diffusé sur les réseaux sociaux ;
pour accompagner ceux des candidats qui n’auront pas eu accès à une formation adaptée, la DSCR diffusera sur son site Internet (www.securité-routière.gouv.fr) et ses réseaux sociaux de nouvelles séries de questions typiques de la réforme, au-delà de celles déjà diffusées depuis le 17 février.
Enfin, la DSCR conseille aux formateurs et aux élèves, notamment ceux inscrits sur les prochaines sessions de l’épreuve, de refaire une évaluation attentive de leur préparation par rapport aux nouvelles questions et prendre le temps si nécessaire d’une formation complémentaire avant de se présenter avant la fin mai à cet examen qui n’est pas plus difficile, mais qui est différent.