La lignée de la CBR 900
La première version de la 900 Fireblade, présentée en 91, fleure bon le "prototype HRC", avec son museau et ses flancs de carénage constellés de trous. Son quatre cylindres en ligne refroidi par eau reprend l’architecture de la 600 CBR génération 2 (avec distribution latérale).
Il est installé dans un cadre double poutre en aluminium de type "Diamond". La 900 marque sa différence par le retour de la roue avant de 16’ et d’une fourche classique (en pleine mode UPSD).
En 94, elle subit un lifting qui lui fait perdre ses deux optiques séparés, mais gagner un amortisseur arrière réglable. Deuxième évolution en 96 : le cadre et le bras oscillant sont redessinés pour gagner en débattement à l’arrière. Le moteur augmente légèrement en cylindrée (de 893 à 918,5 cc) et la moto perd deux kilos.
Freinage, tenue de route et agrément moteur...
En freinage, tenue de route et agrément moteur, la 900 CBR ne craint aucune de ses concurrentes. Sur route, elle reste aussi facile d’utilisation qu’une routière. De plus, sa fiabilité lui permet de jouer les utilitaires à la demande, sans aucun soin particulier.
La FireBlade, c’est un engin d’exception sans les inconvénients (voir : Ducati). En usage routier, le moteur ne s’use pas pour peu qu’on veille au niveau d’huile. Sur les départementales sinueuses, le poids réduit associé à la rigueur de la partie cycle permet (presque) toutes les fantaisies.
Les deux disques de frein avant font plisser le bitume à chaque sollicitation du levier droit... En fait, la 900 CBR répond idéalement au cahier des charges de la moto sportive, celle dont tout mordu rêvait. Pour amateur averti, et expérimenté...
On a beau aimer le sport, il faut vraiment s’aplatir en limande pour bénéficier d’un semblant de protection sur la CBR 900. A cause de la bulle d’origine démesurément petite, le confort est compromis, même à allure normale.
La position de conduite est par ailleurs gâchée par la largeur inhabituelle du réservoir (revu en 96) et certains pilotes ressentent une gène (crampes, courbatures) au niveau des hanches sur long trajet.
La FireBlade n’apprécie que moyennement la charge et le fait savoir par quelques réactions désagréables (guidonnages, louvoiements, etc.), a fortiori lorsque l’amortisseur arrière commence à faiblir (vers 25 000 km). Sur les revêtements dégradés, la roue de 16’ renvoie parfois de violents à-coups dans les poignets.
Points à surveiller
Un modèle aussi performant que la FireBlade appelle souvent les apprentis sorciers à vouloir "en rajouter". Mais au petit jeu de "Monsieur Plus", la belle y perd très souvent des plumes.
On ne compte plus les kits moteur ou carburation qui fragilisent le moteur. La remarque vaut aussi pour les pots d’échappement spéciaux. Vérifiez donc que l’engin est dans sa stricte configuration d’origine. Au-delà de 25 000 km, le carnet d’entretien doit stipuler qu’un réglage de distribution (jeu aux soupapes) a été effectué.
Surveillez l’absence de jeu dans toutes les articulations (colonne de direction, bras oscillant, biellettes de prolink). Si des problèmes de tenue de route (réactions "bizarres" sur l’angle ou au freinage) apparaissent lors de l’essai routier, pensez d’abord à inspecter l’état de la monte pneumatique. La 900 CBR n’est pas le genre de moto à se contenter de boudins en bout de course...
MEMO
(à vérifier en priorité)
- Kit ou préparation : transformations ou pièces spéciales entraînent souvent une augmentation de la consommation et une perte de souplesse.
- Roulements : colonne de direction, roues, bras oscillant ou support de couronne arrière risquent de gripper (défaut d’étanchéité).
- Disques de freins : vérifiez qu’ils ne sont ni voilés, ni fendus (surchauffe). Surtout sur les modèles 92 ou 93.
- Circuit électrique : mettez les pleins phares et palpez le commodo ainsi que le réseau de câbles. S’il y a surchauffe, l’incendie est proche !