Avant de quitter le Texas pour le pays Cajun, un arrêt s’impose dans la concession Harley Davidson de Beaumont. Un truck énorme aux couleurs locales trône devant les bâtiments abritant l’espace d’exposition. Le Harley Owner Group du coin dispose, face à la concession d’un énorme local pour les fêtes et les réunions. Dans entrailles du magasin, où trônent de nombreuses motos neuves en exposition se trouve une aile baptisée « Thunder alley ». Des choppers de « série » s’y trouvent en bonne place avec quelques choix possibles pour les jantes, la peinture et diverses options de personnalisation.

Concession Harley de Beaumont

Le magasin est immense mais le stock de motos où l’un des employés m’emmène après quelques questions l’est encore plus. On traverse un atelier gigantesque pour se rendre à l’étage où se situent les motos neuves en attente de montage ou de réception. Lorsque je lui dis qu’en France, un magasin qui dispose d’une quarantaine de motos en stock est un beau magasin, il me fait compter la rangée de « Sportster ». Il y en a plus de quarante, sans compter ceux qui sont en exposition dans le hall de vente. Inutile de compter les autres modèles qui leur font face, il y en a au moins autant.

Après quelques emplettes, il est temps pour nous de pénétrer en Louisiane. En quittant l’Inter States 10, le paysage change pour s’enfoncer vers les bayous. De grands panneaux vantent les écrevisses locales, les alligators et les poissons chats. D’ailleurs pour ce dernier soir avant New Orleans, nous nous offrons la spécialité locale, des morceaux d’alligator frits et du poisson-chat, tout en regardant les convives danser au son d’un groupe Cajun.

La Nouvelle Orléans
Il ne nous reste que 176 miles pour profiter de la route. L’immense Mississipi se présente sur le bord de la route menant à une des plantations de canne à sucre, Oak Alley. La route, beaucoup plus petite, défile inexorablement et nous arrivons en vue de La Nouvelle Orléans. Un passage dans Bourbon street, où la fête est déjà présente. Un dernier carrefour et c’est le parking de l’hôtel. La moto est déposée, les clés rendues. Il nous reste maintenant une journée et deux nuits pour profiter de la ville.
Une virée en bateau à aube sur le Mississipi au son d’un orchestre de jazz, une ballade au French Market, un peu de shopping nous permettrons de patienter jusqu’au soir. Bourbon street, dans laquelle nous avons roulé en arrivant, est une des rues les plus animées. Les occupations alternes entre boutique aux décors vaudou, boîtes de jazz, bar blues-rock et bien entendu bon nombre de « maisons » où les deux héros du film « Easy rider » commencent leur « carnaval ».

Le spectacle est tant dans la rue que dans ces lieux de « perdition » et l’Amérique du départ disparaît dans ces verres d’alcool que l’on peut consommer dans la rue. Les balcons des bars s’animent et au son des « shows your tits », des filles dans la rue soulèvent leurs tee-shirts et montrent leur poitrines en échange d’un collier de pacotille. La fête est continue et quand vient le petit matin, les rues sont nettoyées au jet d’eau.

Ce dernier matin, une chaleur étouffante règne en maître et une pluie tropicale s’abat sur la ville. Des éclairs accompagnent nos pas vers le cimetière où furent tournées les scènes du film et où est enterrée la prêtresse vaudou, Marie Lavau. C’est finalement sous ce temps d’orage que nous quittons New Orléans avec une fin moins tragique que pour les protagonistes d’« Easy rider ».

Fredéric Douay

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