Ce Scrambler évolue à la manière des modèles phares des grands constructeurs, à savoir par petites touches. Avec la nouvelle version « remasterisée », appelée « Face Lift » ou « Phase 2 », la firme de Bologne actualise la plastique de l’Icon et son équipement sans modifier pour autant les organes essentiels de la bête. Le but sous-jacent : ancrer l’Icon 800 dans une nouvelle dynamique de vente.
Force est de constater que, visuellement, les différences avec l’ancienne mouture sont légères. Ce Scrambler renouvelle son identité avec un nouveau phare cerclé d’aluminium, intégrant une croix noire qui s’inspire directement du Scrambler 1100. Sur son pourtour, on retrouve un éclairage diurne entièrement à leds. Une technologie également appliquée au feu arrière et aux clignotants, à rappel automatique cette fois-ci. Autre différence, le silencieux d’échappement et la protection des collecteurs ont été redessinés pour plus de modernité.
En regardant d’un peu plus près la machine, on remarque de nouveaux commodos, plus grands et plus facilement préhensiles quand on est ganté, des leviers au guidon réglables en écartement pour s’adapter à la morphologie de chacun et un bocal témoignant de la présence d’un embrayage désormais à commande hydraulique, pour plus de souplesse d’utilisation. Le tableau de bord évolue lui aussi. Si sa forme et son implantation décentrée derrière le guidon ne changent pas, cet écran LCD s’enrichit d’informations avec l’apparition d’une jauge de carburant et d’une indication de rapport engagé. L’Icon est décliné en deux coloris : en « Jaune 62 » (9350 €), en référence à la teinte du modèle originel ; et en orange ou « Atomic Tangerine » (9 450 €).
Terrain Connu
Sur les belles routes de la campagne toscane, où le nouvel Icon a été présenté officiellement, nous allons en découvrir les évolutions dynamiques. Disons d’emblée qu’il est toujours aussi fun de prendre ses commandes avec ce large guidon un peu haut. La position de conduite, agréable, reste en tout point similaire à celle du Scrambler de 2015 : buste assez droit, bras fléchis à hauteur de poitrine et pieds presque à l’aplomb du bassin. En agglomération, la nouvelle Ducati fait toujours autant preuve d’agilité grâce à son faible poids, son centre de gravité assez bas et sa bonne capacité de braquage.
Côté mécanique, guère de changement non plus ! Son moteur, le twin en L de 803 cm3 issu des Monster 796, perd 2 chevaux sur ce millésime et délivre désormais 73 chevaux à 8 250 tr/min et 6,7 m.kg de couple à 5 750 tr/min. D’une belle disponibilité et docilité en ville, il reprend sans trop cogner ou vibrer sur le dernier rapport légèrement au-dessus de 50 km/h. Au moment de s’échapper sur les petites routes secondaires, le bicylindre fait également preuve de belles montées en régime, franches et enjouées, jusqu’aux alentours de 5 000 tr/min. Il montre, au-delà, un caractère plus marqué délivrant plus de force brute et une mélodie bien différente jusqu’au sommet de la courbe de puissance.
Évolutions bienvenues
Les suspensions, elles, ont été revues en profondeur. De visu et sur le papier, l’équipement Kayaba semble identique à l’ancien Scrambler, avec un débattement de 150 mm à l’avant et à l’arrière, une fourche inversée non réglable de 41 mm de diamètre et un amortisseur réglable uniquement en précharge. Leur conception interne, en revanche, a été intégralement repensée en hydraulique et dans le choix des ressorts pour améliorer le confort. Ce nouvel accord de suspension apporte une belle homogénéité à la machine qui amortit avec plus de douceur, sans se désunir, les cahots d’une chaussée dégradée. On peut également envisager les passages en tout chemin plus sereinement. De surcroît, lorsque le rythme s’accélère sur les petites routes, cette suspension apporte au Scrambler de la stabilité sur les prises d’angle et de la précision au train avant.
Quant au freinage, l’ensemble étriers, maître-cylindre et simple disque, à l’avant comme à l’arrière, reste identique avec la puissance et l’attaque qui le caractérisent. On note, cependant, l’arrivée pour ce millésime d’une centrale inertielle et d’un nouvel ABS Cornering Bosch 9.1 MP pour toujours plus de sûreté dans les prises de frein sur l’angle. Un plus dans le segment du 2-roues !
Le verdict
En définitive, toutes les petites touches apportées à ce nouveau millésime du Scrambler
800 Icon font mouche. Esthétique judicieusement peaufinée, ergonomie améliorée, confort et sécurité accrus, procurent un regain d’intérêt certain à cette machine déjà bien née. Ainsi, si vous avez apprécié la première version de cette Ducati, vous aimerez cette évolution qui parfait aussi ses qualités dynamiques. Une nouvelle interprétation encore plus fun, tout en restant accessible aux plus grands nombres.
Texte : Matthieu Brotel