La tâche est souvent ingrate et difficile, car il y a les formalités administratives, les maires des communes traversées à convaincre, la préfecture à rassurer, les riverains à informer… Pour cet événement local, autrefois inscrit au championnat de France des rallyes routiers, le tout repose sur une seule assise : le bénévolat ! Comme tous les autres organisateurs de rallye par ailleurs.
Seulement voilà, cette année la moitié des organisateurs de rallye, et pas n’importe lesquels, ont quitté le championnat national. Dont le rallye de l’Ain (vieux de 72 éditions), le rallye du Beaujolais, le Dourdou, le Velay et celui des Volcans. Tous les organisateurs de ces rallyes demandent à la commission fédérale un peu plus de souplesse réglementaire au vu des difficultés rencontrées avec les administrations locales.

La rupture avec la fédération
Face au refus, reposant sur l’argument qu’une fédération ne peut pas se permettre des exceptions, la scission était inévitable, et le championnat 2010 n’a été assuré que par quatre rallyes (Sarthe, Garrigues, Corse et Ventoux). Les dissidents ont cherché à organiser un trophée spécifique, mais cette organisation s’est soldée par un échec à cause du faible nombre des pilotes inscrits. Pire, des cinq rallyes dissidents, seul le rallye des Volcans a eu lieu !
Cette mutinerie, unique dans les annales du rallye routier, laissera peut-être des traces. « À Paris, ils sont souvent déconnectés des réalités locales et tant qu’ils ne prennent pas en considération nos revendications, nous restons déterminés », souligne un organisateur rebelle. « Pour l’année prochaine, cette situation devrait toutefois se débloquer », ajoute un autre. « Du moins tout le monde l’espère… ». Une réunion est prévue le 18 septembre prochain et nous ne manquerons pas de vous informer sur son issue. Mais revenons au rallye des Volcans…

Un rallye sans enjeux, mais très disputé
Même si les ténors du rallye routier, tel le champion toutes catégories Manuel Delaval, étaient absents, quelque 130 pilotes étaient engagés aux Volcans. Une participation importante, qui souligne surtout l’engouement pour la discipline et permet aux organisateurs de boucler leur budget (les engagements constituent souvent la seule source de revenu pour eux). À souligner aussi le nombre élevé de débutants dans toutes les catégories, dont l’un nous raconte ses impressions.
Avec sa particularité de deux boucles que les pilotes parcourent alternativement (numéros pairs et impairs), le rallye des Volcans permet surtout de réduire l’attente au départ des spéciales. Tous les pilotes en tout cas s’accordaient à dire que la formule bien adaptée à ce rallye au tracé particulier.
L’épreuve de jour sera dominée par Florent Derrien. Une vraie surprise quand on sait que le « gamin » du Mans n’a que 21 ans et qu’il est davantage un spécialiste des circuits. Il réussira à battre des pilotes tels Renaud Fanon, Pascal Léger, Jean-François Fayolle, Franck Coudert et François Bos, tous sur des multicylindres. Toujours dans la boucle de jour, Christophe Nicolas s’imposera dans la catégorie Sport, tandis que Nick Ayrton remportera la categorie Classiques et l’équipage Laur/Ferrieu celle des side-cars.
La nuit en revanche, les pilotes de la categorie Top Sport (multicylindres) prendront leur revanche, et le trio Fanon-Fayolle-Le Roi devancera le mono de Derrien. Au classement scratch du rallye (cumul jour et nuit), c’est finalement Renaud Fanon qui se placera devant Florent Derrien et Jean-François Fayolle.

Le rallye continue, même sans championnat
Certainement à cause du manque d’enjeux, de par l’absence de points à attribuer pour le championnat, ce rallye des Volcans aura bénéficié d’une belle ambiance. Sportivement aussi, cette édition restera comme l’une des plus belles épreuves de la saison, car l’empoignade entre les premiers, mais aussi dans toutes les catégories, aura été intense et disputée. Suite, par ailleurs, au désistement de dernière minute de la société qui devait assurer le chronométrage, celui-ci c’est fait à l’ancienne, sans transpondeurs. La chose a amusé tous les pilotes et fait surgir un peu de nostalgie aux anciens…

Reste à savoir si le rallye des Volcans fera partie l’an prochain du championnat de France des rallyes routiers. En aparté, le maire du village nous a dit qu’il le souhaitait vivement (question de prestige !). Pour Claude, le président du club organisateur, « la solution est entre les mains des membres de la commission rallye à la fédé. Notre club n’a jamais voulu se détacher de la FFM, bien au contraire ! Nous en tout cas, on continue l’an prochain, avec ou sans championnat ».

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