Derrière le Parisien, c’est une véritable opération de chaises musicales : selon toute vraisemblance les places d’honneur devraient se payer cher.
En réalité, on en est loin : « Je suis en train de griller tous mes jockers » affirme le Toulonnais d’adoption. « Ma Honda 1000 CBR rend près de 10 ch par rapport à la concurrence. » Et même s’il a gagné la spéciale de Croix-en-Ternois, Jehan indique qu’il a « de gros problèmes d’embrayage ». « Et lors de la spéciale de Belbeuf, j’ai été handicapé par une crevaison lente : problème mon camion d’assistance s’est perdu, et il a fallu que je fasse avec », précise-t-il.
Jehan est pessimiste sur la suite du Moto Tour : « Avec cette perte de puissance, je perds plus de 10 secondes quasiment à chaque spéciale. Il me sera impossible de jouer la victoire de manière régulière. Surtout lors de la spéciale de nuit sur le circuit de Magny-Cours. »
Bien évidemment, les performances sur les spéciales ne sont pas les seules en cause, puisque Christian Haquin, 3e sur la spéciale de Croix-en-Ternois, sur sa Superduke KTM, s’est vu infliger 18 secondes de pénalité lors de la « base chrono ».
« Et pourtant j’avais respecté les limitations de vitesse au poil près », affirme le pilote lyonnais. Mais « nous avions effectué les essais avec des pneus Dunlop, or les Pirelli (obligatoires) sont notablement plus haut. » pour résoudre ce problème, l’équipe de Christian a adapté un compteur de vélo sur la roue avant « pour respecter la limitation de vitesse au plus près », souligne –t-il.
Les jours de compétition qui restent vont certainement se montrer pleins de surprises.
Qu’en est-il de Serge Nuques ?
Vainqueur des éditions 2004 et 2005, Serge Nuques semblait proche de l’abandon en début de semaine. La faute à… une panne d’essence de sa Yamaha R1. En effet, lors de la spéciale sur circuit à Carole le 7 octobre, son équipe de mécanos, omnibulée par des problèmes de chauffe de pneus, a tout simplement oublié de refaire le plein de la moto !
Résultat, le natif du Pays basque n’a réalisé que deux tours de chauffe avant que son voyant d’essence ne s’allume. « J’ai préféré ne pas prendre le départ de mon groupe, pour ne pas tomber en panne et me faire percuter », explique Serge. « Mais comme j’ai été obligé de ravitailler sur le circuit, les organisateurs m’ont collé 28 secondes de pénalité, avant que je puisse réintégrer un autre groupe. »
Pour rappel, aucune activité mécanique n’est tolérée sur une spéciale. Dont acte. Mais Serge reste optimiste et finira le Moto Tour en allant jusqu’à Toulon.
