Sa devise : « Manger des clous et chier de la rouille ! ». Eddie Mulder n’est pas un enfant de chœur. Pourtant, il s’est mis à rouler à moto très tôt, dès l’âge de 8 ans, et a participé à sa première course officielle à 11 ans. Son père travaillait pour le légendaire pilote Bud Ekins, celui qui a doublé Steve McQueen dans La Grande Évasion pour la fameuse cascade à moto. À 16 ans, en 1959, lors de la course de Mohave Hare Scrambles, Eddie bat son mentor Bud Ekins. L’année suivante, en février 1960, il s’inscrit au guidon d’une Royal Enfield 500 à la Big Bear Motorcycle Run.
Cette course célèbre, née en 1921, dont le but était d’atteindre le lac éponyme en traversant les quelque 160 miles du désert californien, accueillait jusqu’à près de 1 000 participants. En dépit des casses mécaniques et des chutes, Eddie Mulder, avec audace et courage, puisa dans ses “tripes” pour décrocher la victoire finale, devant une centaine de pilotes à l’arrivée. Face à une foule de plus en plus nombreuse, la police locale décida d’interdire la course l’année suivante, faisant de 1960 l’ultime édition de la Big Bear Motorcycle Run et de “Fast Eddie”, le dernier vainqueur sur une Royal Enfield.
Brut comme Eddie
La Royal Enfield Bear 650 reprend à son compte ce récit oublié par beaucoup, en proposant un scrambler dans la droite ligne des motos qui traversaient le désert à tombeau ouvert et qui ont fait les grandes heures de ce style revenu à la mode il y a vingt-cinq ans en France. Son twin refroidi par air et huile est celui des 650 Interceptor et des 650 GT.
Si la puissance reste la même à 47,4 ch (parfait pour une homologation A2), son couple est en hausse : avec son échappement 2-en-1, il passe de 52,3 Nm à 56,5 Nm. Elle se dote d’une fourche inversée de ø 43 mm. Avec ses suspensions qui offrent un débattement de 130 mm à l’avant et de 115 mm à l’arrière, elle n’est pas réellement une moto de tout-terrain, leurs débattements étant plutôt d’environ 200 mm.
Mais avec une garde au sol rehaussée de 10 mm, comparée à celle des deux roadsters de la marque, et un guidon plus relevé, elle devrait autoriser quelques sorties hors bitume sympathiques. À l’instar de la devise d’Eddie, la Bear 650 ne fait pas dans la dentelle : hormis l’ABS, obligatoire, aucun mode de conduite n’est proposé, pas plus qu’un contrôle de traction.
Bref, une moto simple et efficace, sans prise de tête. Seul son tableau de bord TFT circulaire apporte une touche de modernité avec une connectivité qui lui permet de s’appairer à un smartphone et de recevoir des messages, écouter de la musique et lire des cartes Google Maps.
La Bear sera proposée à partir de février 2025 en cinq coloris : vert et rouge, noir et doré, une livrée à dominante blanche, une autre principalement jaune, et une version à damier sur un fond beige, assortie d’un cadre vert du plus bel effet, dont les plaques sur les caches latéraux portent le no 249, le même qui fit d’Eddie Mulder le dernier médaillé de la Big Bear Motorcycle Run de 1960.
Royal Enfield Bear 650 : l’essentiel
• Twin de 648 cm3 à refroidissement par air, celui qui équipe les 650 Interceptor et GT
• Puissance identique à 47,4 ch à 7 150 tr/min
• Couple en hausse de 8 % (4,2 N.m) à 56,5 N.m à 5 150 tr/min
• Ligne d’échappement 2-en-1
• Cadre identique aux 650 Interceptor et GT
• Gare au sol augmenté de 10 mm à 184 mm
• Fourche inversée de ø 43 mm, 130 mm de débattement
• Double combiné d’amortisseur, 115 mm de débattement
• Guidon redressé
• ABS
• Pas de contrôle de traction, ni de mode de conduite
• Pneus Av-Ar 100/90-19 - 140/80-17
• Éclairage entièrement à leds
• Tableau de bord TFT avec connectivité smartphone (message, musique, carte Google Maps…)
• Prise USB-C
Royal Enfield Bear 650 : fiche technique
Bicylindre en ligne à refroidissement par air, 648 cm3, 47,4 ch, 56,5 N.m, réservoir 13,7 litres, poids en ordre de marche 214 kg
Prix : à partir de 7 640 euros
Disponibilité : février 2025