C’est au Portugal que le Sym Maxsym TL 500 nous a enfin été dévoilé. Avec un moteur de 465 cm3 délivrant 40,8 chevaux, la marque taïwanaise se positionne en fait sur un créneau intermédiaire, entre les maxi-scooters utilitaires de 300 à 400 cm3 - le gros des ventes - et les scooters sportifs, dont la star est sans conteste le Yamaha TMAX (dont le millésime 2020 de 560 cm3 est essayé ici). D’ailleurs, la ressemblance entre les deux scooters saute immédiatement aux yeux : la feuille de route des ingénieurs de Sym a certainement été similaire à celle de la marque aux trois diapasons. Mais n’allez surtout pas imaginer que ce Maxsym en est une pâle copie ! Tant s’en faut...
T’as le look coco
Fini les plastiques mal ajustés qui vibrent, et les logements qui ferment mal... La finition a largement été améliorée et se hisse désormais au niveau des standards japonais. C’est du beau et du solide, même si les pièces en faux carbone font toc. L’engin arbore une ligne sportive, voire futuriste, avec la signature visuelle des feux diurnes (DRL) qui le distingue de nombre de scooters lourdauds. Les ingénieurs taïwanais ont même réalisé sur le feu arrière une espèce de pluie d’étoiles, tout droit sortie du jeu vidéo Space Invaders. Le délire de l’artiste... qui ressemble à un feu-stop de nuit sous la pluie... Seul bémol côté look : l’échappement surdimensionné. La parenté avec le Yamaha TMAX s’arrête là. Le Maxsym ne propose ni bulle électrique, ni amortisseur réglable en hydraulique, ni selle ou poignées chauffantes, et encore moins de régulateur de vitesse. Ultime hérésie, la transmission finale est assurée par une chaîne, qu’il va donc falloir graisser et retendre périodiquement en se contorsionnant. Pas très « utilitaire » tout ça !
Face à la route
Avec une selle à 795 mm du sol, il est facile, pour un conducteur d’1,75 mètre, de poser les deux pieds à terre grâce à l’échancrure pratiquée au niveau de l’entrejambe.
Ni les bras ni les jambes ne sont repliés à l’extrême.
Mais la nouveauté dans la nouveauté, c’est quand même le moteur de ce TL 500 : un bicylindre en ligne à refroidissement liquide monté à plat - comme sur le TMAX - et une première pour la marque. Ce bloc est calé à 360°, ce qui signifie que les deux pistons montent et descendent en même temps. Un troisième cylindre (appelé cylindre mort) assure l’équilibrage et diminue les vibrations. Et c’est plutôt une réussite !
Volontariste
Si cette mécanique se montre volontaire et donne à entendre une sonorité rauque bien travaillée, elle manque un peu de niaque au démarrage. Il manque le petit coup de pied au derrière du concurrent japonais (qui compte 5 chevaux de plus). Une fois lancé, au-delà des 50 km/h, le bicylindre, fort de ses 41 bourrins, se comporte comme un grand. Bonne allonge et bonnes reprises, même si un surcroît de puissance, en grimpette ou lors de dépassements, aurait été bienvenu. Mais là où le Maxsym se surpasse, c’est côté tenue de route. Équipé de pneumatiques Supermaxx S - une monte spécialement développée pour lui - au grip irréprochable (du moins sur le sec), il s’est montré redoutable. Ce qui atteste au passage des progrès du manufacturier Maxxis avec lequel nous avions eu, par le passé, des expériences malheureuses. Le Maxsym est facile à emmener sur les départementales et précis à la mise sur l’angle. Même sur revêtement cabossé, il est à ses aises. La fourche ne vient jamais en butée, et le monoamortisseur monté sur biellette en position latérale « multilink » - uniquement réglable en précontrainte - fait le job. Un regret tout de même : pour affronter les voies rapides, la compacité du TL 500 se traduit par une protection limitée par rapport à son concurrent japonais. Avec une pointure 44, mes pieds dépassent du tablier en position allongée. Quant à la bulle, si elle possède deux positions, il faut sortir la trousse à outils pour la régler.
Le verdict
Certes, le Maxsym TL 500 ne peut égaler les prestations d’un Yamaha TMAX - facturé 4 000 € de plus ! - mais il fait montre des qualités mécaniques et routières intéressantes. Reste deux défauts majeurs : sa transmission par chaîne et son positionnement tarifaire - 8 199 € - par rapport aux Honda Forza 300 et Yamaha XMAX 400 affichés, respectivement, 2 000 et 1 000 € de moins.
Il risque donc d’avoir du mal à convaincre face à une concurrence bien installée et parfois mieux dotée en équipements et plus connectée.