Comme son nom l’indique, ce cruiser s’inspire des avions biplans du début du 20e siècle. Par ce vibrant hommage, Suzuki entend associer plaisir du pilotage moto et sensations aériennes.
L’absence de bulle de protection est délibérée afin que le pilote ressente filer le vent à pleine vitesse, comme aux commandes d’un avion à toit ouvert. Même constat pour les sorties d’échappement, qui, comme sur les biplans, sont incrustées sur les parties inférieures de la carrosserie. Entrées d’air et culasses sont mises en valeur sur les parties latérales du carénage, évoquant à nouveau l’esthétique des biplans d’époque. Les larges disques de frein sont fixés de façon périmétrique (un choix également cher à Buell), tandis que le compteur est visible en transparence sur le réservoir.
Autre précision et pas des moindres, le bras oscillant et la forme du garde-boue arrière seraient un clin d’œil à la fameuse Suzuki Nuda-01 des années 80.
Suzuki n’est évidemment pas allé jusqu’à intégrer un monomoteur vrombissant, mais plutôt un quatre cylindres en V de 1000 cm3 refroidi par huile. Et c’est hélas tout ce que nous savons sur cet « avion sur deux roues » aux lignes steampunk, candidat pertinent d’une « future » exposition universelle.
Crédit photos : Suzuki Motor Corporation, Cycleworld.com
Les années 2000, c’est aussi l’arrivée progressive du néo-rétro et l’attrait pour les machines old school. Cet engouement incite les constructeurs à revenir aux fondamentaux et à produire des motos de caractère au design pensé comme une évocation de leur propre histoire.
Au Tokyo Motor Show de 2007, Honda persiste et signe en dévoilant ce qui se veut l’héritière - esthétiquement du moins - de la CB 750 Four. Sobrement nommée CB 1100 F (CB 1100 chez nous), la moto attire bien des regards avec son quatre cylindres aux chromes rutilants.
Mais une autre star du stand Honda capte également l’attention de la foule : la CB 1100 « R », soit la déclinaison hypersportive du 4-pattes sus-nommé. Cette machine est une synthèse de l’héritage du HRC (Honda Racing Corporation) et un élégant hommage aux sportives historiques de la marque. Sous ses airs de café racer « moderne », son absence de fioritures nous renvoie aux légendaires RCB des 70’s - dont cette « R » porte le sigle -, mais aussi à son ancêtre, la CB 1100 R de 1982. La moto est équipée d’un moteur moderne refroidi par air et d’une partie cycle haut de gamme : fourche avant inversée, double suspension arrière à bonbonne séparée, éclairage dernier cri et carrosserie entièrement sur mesure. Le cadre allégé et l’absence de flancs latéraux de carénage laissent présager un rapport poids/puissance optimisé.
Concernant la version « F », nous connaissons la suite : sortie en Europe en 2013 et déclinée dans une versions « sport » (CB 1100 RS) en 2017. Mais toujours pas de trace de la fameuse « R » à l’horizon. La moto serait trop chère à produire et aurait du mal à répondre aux exigences des normes antipollution européennes. C’est d’ailleurs la raison évoquée pour l’arrêt de la CBF 1300 SA, pourtant toujours produite au Japon mais trop exclusive pour être rentable.
L’arrivée d’une certaine BMW NineT R sur le marché parviendra-t-elle à inciter Honda à revoir sa position ? On en rêve.
Crédit photos : Honda Motor Co.
L’EVO6 est le troisième concept dévoilé par Honda au Tokyo Motor Show de 2007, aux cotés des CB 1100 et CB 1100 R. Elle reprend le flat-6 de 1832 cm3 de la Goldwing, de la F6C et de la NRX 1800 Rune Valkyrie. Avec cette moto, Honda compte bien concurrencer le segment des muscle bikes, un terrain qu’occuperont les futures Yamaha V-Max et Triumph Rocket 3.
Les finitions remarquables du modèle laissaient croire à l’imminence d’une production en série... qui n’arrivera pas.
Crédit photos : Honda Motor Co.
La dernière création de Miguel Angel Galuzzi - le père de la Ducati Monster (à laquelle nous avons consacré une saga)- a bien fait parler d’elle à l’EICMA 2007. Dévoilée par Aprilia, cette moto est une vision extrême du roadster « musclé », susceptible de faire trembler la concurrence japonaise.
Esthétiquement, le roadster mélange modernité et lignes futuristes comme en témoigne cette large fourche à double bras de carbone (type telelever) dans laquelle s’incrustent les clignotants. Cette partie cycle massive intègre un mono-amortisseur réglable au guidon.
Issu de la RSV 1000, le bicylindre en V gonflé à 1200 cm3 développe 135 ch. Il prend place dans un cadre en carbone permettant à la moto de n’afficher que 160 kg à sec.
L’aspect « muscle » est renforcé par la présence d’une double sortie de pot latérale façon « muscle car » américaine.
Craignant sans doute qu’elle ne soit trop coûteuse à produire et que sa carrière ne soit écourtée par les normes antipollution, Aprilia se concentrera plutôt sur la production d’un roadster plus « sage » : la Tuono 1000 R Factory.
Crédit photos : Aprilia
L’Américain Victory, malheureusement liquidé par Polaris en 2017, a tenté quelques expérimentations intéressantes sur ses dernières années d’existence. C’est le cas de cette Core Concept, un pur exercice de style dévoilé au « Cycle World International Motorcycle Show » à New York en 2009.
« Le nom « Core » - symbolisant le cœur de la marque Victory - reflète parfaitement l’essence de ce concept de moto. Il n’y a pas de carrosserie traditionnelle ; la moto expose entièrement sa mécanique » commente la firme.
S’il est vrai que la moto n’a rien à cacher avec son apparence de cruiser « naked » (« nue »), penchons-nous plutôt sur la particularité du concept : le cadre en alliage qui semble constituer l’entièreté de la partie cycle. Ainsi, le réservoir fait partie intégrante du cadre, tout comme le support de batterie, la boite à air et l’ensemble du système électrique. La manière dont le bras oscillant, le sabot moteur et la fourche inversée prolongent ce cadre contribue à la continuité voluptueuse des lignes de la moto. L’assise, fixée au « cadre-réservoir » et sculptée en acajou, intègre discrètement feux et clignotants.
Le moteur est un V-twin Victory Freedom 106/6 Stage 2 de 1731 cm3. Il délivre 100 ch pour 153 Nm de couple. Mais là où ce naked-cruiser peut étonner, c’est sur son poids de seulement 212 kg. Une petite prouesse, qui démontre tout l’intérêt du concept : proposer le cœur / core d’une moto, et rien d’autre.
Crédit photos : Cycleworld.com, Victory Motorcycles
Les moteurs 6 cylindres sont une spécialité de BMW dans l’automobile. Alors pourquoi ne pas en placer un au cœur d’un projet de la division Motorrad ? Une gageure pour ce type de moteur, longtemps resté marginal sur le marché du motocycle, car trop lourd, long ou large avec une répartition du poids délicate.
Comme Suzuki avec sa Stratosphere, BMW entend changer la donne avec sa concept 6. Le moteur embarqué est un 1600 cm3 à carter sec, prévu pour équiper ses futures routière de série K. Il s’avère compact, léger, équilibré en poids et gravité grâce à son inclinaison à 55°, et proche des dimensions d’un 4 pattes. Afin de favoriser la compacité du bloc, le réservoir d’huile est placé à l’arrière.
La moto développe 173 ch et 130 Nm de couple à seulement 2000 tr/min. La commande électronique des gaz Ride-by-wire permettrait d’économiser le carburant sans pénaliser la fougue du moteur.
Esthétiquement et technologiquement, nous avons affaire à un véritable café racer du futur : position allongée, guidon bracelets, pot d’échappement « néo-rétro » à 6 chambres et écran LCD multifonctions. Certains éléments aérodynamiques seraient empruntés à la sportive phare de la firme bavaroise, la S 1000 RR.
Comme envisagé au départ, seul le moteur de ce concept 6 sortira des cartons, afin d’équiper la BMW K 1600 GT deux ans après.
Dans le segment café racer, BMW préférera servir le marché du néo-rétro avec sa NineT.
Crédit photos : BMW Motorrad, gallery.bmwrsm.org
La Recursion fait figure d’arlésienne dans le catalogue Suzuki. Présentée en 2013 au Tokyo Motor Show, elle tire son épingle du jeu grâce son petit V-twin turbo de 588 cm3. À l’instar d’une automobile, le moteur est réduit en taille, en poids, et se sert d’un compresseur pour améliorer performances et optimiser la consommation de carburant. Une philosophie nettement différente des motos turbo des années 80, Suzuki XN 85 Turbo et Kawasaki GPZ 750 Turbo en tête. Donné pour 100 ch, le moteur proposerait 100 Nm de couple à 8000 tr/min. La moto pèserait seulement 174 kg à sec. Une fiche technique qui laisse rêveur quant aux sensations que pourrait proposer la machine.
Des brevets ont été déposés en 2015, officialisant le moteur compressé de Suzuki. De plus, de nouvelles rumeurs font état d’une fabrication imminente. S’agirait-il de répondre à Kawasaki et à ses récentes Z H2 et H2R ou de redonner un (sérieux) coup de jeune à la SV ? Affaire à suivre.
Crédit photos : Suzuki Motor Corporation
Avec ce concept, BMW cherche à conserver l’exploitation de son 6 cylindres, mais aussi à améliorer praticité et confort pour les voyages au long cours. Dessinée par Roland Sands - designer de la BMW R nineT, cette K 1600 GT transformée en bagger a de quoi faire rougir Honda et sa F6B, mais aussi Harley-Davidson. Car le proto vise également le marché américain sensible à ce segment moto.
Le concept verra bien le jour sous le nom de K 1600 B (B pour « bagger »), mais nous pouvons cependant regretter que l’exercice de style de Roland Sands ait été à ce point assagi sur la version définitive.
Crédit photos : BMW Motorrad, Roland Sands Design
Sous ce nom faisant sans doute écho aux « Interceptor » des années 80 - motorisées par les légendaires V4 Honda (VF 750, VF 1000, etc.) - se cache surtout une relecture complète de la CB 1000 R. Ce café racer futuriste fait sensation lors de l’EICMA 2017, dévoilant des lignes agressives habillées d’un noir mat du plus bel effet. Une véritable moto de science-fiction, équipée d’un phare circulaire à leds encerclant une hélice centrale : celle-ci permettrait de convertir l’énergie cinétique en électricité, afin d’alimenter tous les dispositifs électriques de la moto.
Cette CB4 Interceptor confirme ses aptitudes sportives avec sa fourche inversée Öhlins, ses étriers radiaux Brembo et ses pneus piste.
Peut-on espérer une « future » commercialisation ? L’avenir nous le dira.
Crédit photos : Honda Motor Co., Honda Design Studio