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Big bang
C’est une double révolution que s’apprête à vivre Paris et elle va être douloureuse pour les automobilistes et les motards. Conformément à la loi Maptam (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) de janvier 2014, le PV de stationnement à 17 € vit ses dernières semaines. À partir du 1er janvier, les municipalités deviennent reines en matière de contravention pour défaut de paiement de stationnement. Les tarifs vont majoritairement augmenter sur l’ensemble du territoire. Paris, qui agite comme à l’accoutumée l’épouvantail du véhicule thermique - ce dangereux criminel - entend profiter de l’occasion pour provoquer un déluge de PV.

Inflation galopante
Si le prix horaire du stationnement en surface reste stable (4 € pour la zone 1 regroupant les 11 premiers arrondissements, 2,40 € pour la zone 2 pour les arrondissements 12 à 20), le montant de l’amende pour défaut de paiement s’envole. Il atteindra 50 € en zone 1, 35 € en zone 2. Pour Christophe Najdovski, il s’agit là de « rendre un service aux Parisiens » en évitant les véhicules ventouses (80 000 places sur les 133 000 disponibles en surface) et donc en facilitant la recherche de place de stationnement. Car l’augmentation des tarifs est aussi substantielle au delà de la 2e heure de stationnement. En zone 1 par exemple, la 3e heure sera facturée 8 €, la 4e 10 € et les 5 et 6e 12 € chacune. Soit un coût de 50 € pour un stationnement de 6 h dans le centre de la capitale. Dans les arrondissements périphériques, ce montant atteindra 35 €.

75 000 contrôles/jour
Pour que la stratégie soit efficace, la ville de Paris a également délégué le contrôle du bon règlement des stationnements à deux entreprises privées qui disposent d’un arsenal très sérieux pour venir à bout des réfractaires aux parcmètres. Celui-ci ne délivrera d’ailleurs plus de ticket de paiement à glisser derrière son pare-brise, mais demandera à chacun de saisir son numéro de plaque au moment de s’acquitter du paiement. Des voitures et scooters longeront alors les files de voitures en stationnement pour scanner leurs plaques et distinguer celles qui sont à jour de leur obole des autres. Ce précontrôle sera suivi de l’arrivée d’un agent assermenté (on nous signale au passage que cela crée de l’emploi) chargé de distribuer les contredanses. Les deux entreprises espèrent contrôler en tout 75 000 voitures/jour. Le système qui promet d’être redoutable d’efficacité va augmenter très sensiblement la « chance » d’être verbalisé qui n’est aujourd’hui que de 1 sur 15. Voilà qui devrait également augmenter sensiblement les recettes de la Ville qui devraient être affectées à l’amélioration des transports en commun.

2e effet kiss cool
Second volet de ce big bang, les Agents de surveillance de Paris (ASP) ne seront plus au 1er janvier sous le contrôle de la Préfecture de police, mais sous celui de la ville. Avec ces nouveaux agents sous sa houlette, la municipalité entend lutter fermement contre les incivilités au rang desquelles figurent la circulation sur les pistes cyclables ou les voies de bus, le stationnement gênant sur trottoir et l’application des interdictions de circulation liées à la vignette Crit’air. Il n’y aura donc plus la moindre tolérance au 1er janvier pour les motos et scooters stationnés en dehors des places qui leur sont dédiées, pas plus qu’il n’y en aura pour les motos jugées trop anciennes pour avoir le droit de rouler dans la capitale. Christophe Najdovski invite dès lors les utilisateurs de deux-roues qui ne trouveraient pas de place en surface à se diriger vers les stationnements en sous-sol (payants) afin d’éviter la verbalisation pour stationnement gênant (35 €). S’agirait-il de préparer les motards à l’idée de devoir payer, à terme, leur stationnement en surface ?
Par chance les motards ne sont pas, pour l’heure, exposés au risque de verbalisation à 135 € pour « stationnement très gênant ». Comme quoi il y a quand même eu de bonnes nouvelles aujourd’hui…


source infographie : mairie de Paris

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