Essai

Sur un marché en berne, le dernier constructeur de deux-roues espagnol semble ne pas vouloir baisser les bras. Malgré la baisse vertigineuse du marché 50 cm3 et l’échec récent de la marque sur le segment de l’enduro (250/450 cm3 Marathon), Rieju cherche de nouveaux marchés et a récemment racheté la marque italienne Malaguti. Dans les cartons, un scooter GT motorisé par un monocylindre de 300 cm3 (ou 125) d’origine Piaggio baptisé « Madison ». Il n’en fallait pas moins aux Catalans pour se lancer sur le marché des scooters mid-size.

Montado en España

Montage sur les lignes d’une petite usine dans le centre de Figueras, recours aux fournisseurs locaux (amortisseur Paioli), le City Line est néanmoins motorisé par un moteur Piaggio, qu’on trouvait encore récemment sur les X8, X Evo et MP3 300 LT. Vaillant, le monocylindre 4-temps, 4 soupapes de 278 cm3, développe sereinement ses 24 ch. Volontaire lors des démarrages, il permet d’atteindre les vitesses légales, mais pas beaucoup plus (140 km/h compteur). Équipé d’un petit réservoir (10 litres) et consommant environ 4,5 l/100 km, le City Line promet une autonomie un brin limite.

Pas de coffre

Derrière les lignes effilées que certains qualifieront de sportives se cache un scooter au fort potentiel GT. Equipé d’une bulle relativement haute offrant une protection satisfaisante, d’un espace important pour les pieds et d’une double selle confortable pour le conducteur comme le passager, le City Line sait accueillir le scootériste. Ses petites affaires, un peu moins : pas assez haut, le coffre sous la selle n’accepte ni les intégraux ni les jets. « Non mais allô quoi ? t’es un scooter GT et tu ne peux pas embarquer un casque ? »

On trouvera néanmoins une prise 12 volts pour recharger son téléphone à côté des fusibles apparents. Enfin, l’instrumentation, placée dans un plastique à la finition douteuse, offre toutes les données nécessaires et se commande au guidon : pas si mal.

En désaccord avec lui-même ?

Du côté de la partie cycle, le cadre périmétrique en tubulure d’acier n’appelle pas à la critique, mais est bien mal servi par la nouvelle fourche, trop souple. Celle-ci pompe rapidement lors des changements d’angle et talonne sur les freinages d’urgence.

Plus durs, les combinés arrière (réglables en précharge) ne travaillent pas sur le même rythme, ce qui nuit à la tenue de route dès que les virages s’annoncent. À noter que lors de notre essai, tous les scooters n’offraient pas un comportement identique...

Ne disposant pas de l’ABS, le freinage du City Line reste néanmoins efficace : si le feeling aux leviers est assez dur, les disques « wave » de 260 mm à l’avant (étrier 2 pistons) et 240 mm à l’arrière (simple piston) ne sont pas en peine. À basse vitesse, les roues de 14 (chaussées de Michelin City Grip) et le rayon de braquage important lui confèrent une bonne maniabilité.

Verdict

Difficile pour la petite entreprise espagnole d’aller concurrencer les géants du segment. Vendu 4.699 euros, le City Line 300 se place à peine en dessous de véhicules plus habitables, au moins aussi rapides et bénéficiant déjà de l’ABS (Kawasaki J 300 ou le Honda Forza 250).

Pour se démarquer, Rieju peut compter sur l’attachement d’un pays à sa marque locale (en Espagne du moins) ou sur ses options de personnalisation façon scooter 50 cm3 (grand choix de couleurs et de kits déco) mais à ce tarif, il faut être sérieusement amoureux des produits espagnols pour pencher en sa faveur.

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