Sébastien Sielanczyk, moniteur de ski et enduriste, est le premier à s’élancer sur les pistes désertées par les skieurs.

Le premier Enduro des neiges s’est tenu, les 21 et 22 janvier, dans la station de montagne de Valfrejus en Savoie (73). Cette idée est née de la rencontre de Sébastien Sielanczyk, moniteur de ski et enduriste, et de Thierry Klutz, un pilote belge champion de France 2005 d’Enduro.

Leur idée est de prouver que l’on peut organiser de véritables compétitions d’Enduro des neiges dans les stations alpines.
Pour que leur démonstration fonctionne ils doivent attendre que les pistes soient désertées par les skieurs, ce premier Enduro des neiges sera donc en nocturne. De plus, il faut dessiner le tracé de la piste très rapidement en évitant toute perte de temps : impossible de faire une « vraie piste » d’Enduro. A contrario, le parcours est compact, alternant difficultés, bouts droits et sauts artificiels.

Pour arriver à ce résultat, Sébastien a mobilisé tous les services des pistes de la station, les moniteurs de ski et l’office du tourisme.

N’importe ou en France

Thierry Klutz, équipé avec des clous homologués FIM, a toujours été à la limite de l’adhérence.

Une fois les motos passées, les dameuses fraisent la piste et le lendemain matin elles sont lisses comme un billard. Personne ne se douterait du forfait accompli cette nuit.
Pour valider la faisabilité de son idée folle, il a invité une quinzaine de copains du club d’Enduro de Bourgoin Jallieu en Isère. Ils sont venus avec leurs motos aux pneus hérissés de boulons. « On est en janvier, la neige est dure (il fait -7°C) et avec la sous-couche de neige de culture que l’on produit en début de saison, on pourrait faire rouler des motos dans n’importe quelle autre station de France », explique Sébastien Sielanczyk.

La moto sur neige ne demande qu’un minimum de préparation, mais un seul point est indispensable : les boulons, le reste de la préparation est facultatif et se limite à des suspensions durcies (à la réception des sauts, les boulons ont tendance à taper dans les plastiques). La carburation peut être optimisée, pour tenir compte de l’altitude et des efforts demandés : les moteurs sont sollicités au maximum et ils consomment énormément. « Il faut savoir que la neige est très abrasive et que les pneus cloutés (ou boulonnés) offrent beaucoup de résistance au roulage », explique Thierry Klutz.

C’est pour cela qu’il vaut mieux privilégier les gros moteurs à quatre temps plutôt que les petits 125 deux-temps.

Boulons ou clous ?

La solution définitive semble être dans le montage de boulons. Ce concurrent a même été jusqu’à rajouter des godets !!! Un peu comme dans les Montées Impossibles.

Thierry, avec sa moto équipée avec des pneus cloutés homologués FIM, était celui qui dérivait le plus. « Tous ceux qui avaient des boulons sont passés beaucoup plus facilement. »

Un train de pneus à clous coûte près de 600 euros, seule alternative : les boulons. 100 boulons de 30 mm à l’arrière, 110 à l’avant, le perçage et le montage est long mais le prix n’a plus rien à voir et l’efficacité est vraiment au rendez-vous.

Le prochain défi pour est de taille. Il reste à Sébastien et Thierry de convaincre la FFM d’homologuer une telle épreuve avec des motos aux pneus boulonnés. Cela risque d’être difficile, mais s’ils réussissent, pourquoi ne pas mettre en place un circuit d’épreuves hivernales, une solution à la disparition des épreuves d’Enduro ?

Christophe Poirier, correspondant 73.

voir : le site de la station

A. Enduro Bourgoin Jallieu
Longeville
38300 Serezin de la Tour
Tel : 04 74 92 17 69

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