Le 10 octobre, les motards se sont mobilisés en masse à l’appel de la Fédération française des motards en colère (FFMC). Il n’est pas question, pour les usagers à deux-roues motorisé (2RM), de s’inscrire dans la perspective d’un contrôle technique, même s’il est circonscrit à la vente d’un véhicule d’occasion.

Quant au débridage des motos de plus de 100 chevaux autorisé seulement à celles qui sont dotées d’un freinage ABS, il semble si incohérent que n’importe quel propriétaire d’un deux-roues, qu’il soit ou non concerné, y voit un écran de fumée destiné à donner le change avec une politique de sécurité routière toujours plus répressive. C’est d’autant plus irritant qu’aucune mesure de prévention et de pédagogie n’a été annoncée. La FFMC poursuit sa mobilisation avec d’autres actions à venir.

Dans l’interview qu’il nous a accordée, Philippe Thiébaut, directeur technique national de la Fédération française de motocyclisme (FFM), exprime l’incompréhension de l’instance chargée du sport moto, par rapport à cette corrélation entre freinage ABS et pleine puissance des motos.

Casse sociale
Plusieurs professionnels de la moto semblent prêts à défendre leur activité économique. Les plus inquiets sont les représentants des concessionnaires et des vendeurs de véhicules d’occasion. La branche 2RM du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) alerte sur le risque de « casse sociale » du fait de la dévaluation du parc de véhicules d’occasion de plus de 100 chevaux sans ABS.

Le contrôle technique à la revente, s’il est mis en place, ne pourra même pas leur apporter un surplus d’activité, car il ne devrait pas être effectué dans le « réseau moto », mais dans les centres automobiles (Dekra, Securitest, Autosur…).

Le président de la Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle (CSIAM), Éric de Seynes, apporte un éclairage différent, estimant que le gouvernement a agi dans une logique de sécurité routière en annonçant ces mesures (lire son interview en suivant ce lien). Mais il se montre circonspect sur la perspective de généralisation du permis A2 à tous les conducteurs novices, et critique l’autorisation du débridage délivrée aux seuls véhicules dotés d’ABS. Il prône néanmoins le dialogue avec la Sécurité routière.

La FFMC est prête elle aussi à rencontrer le gouvernement, comme elle l’a proposé à la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal à propos des mesures de restriction de circulation. Mais elle est avant tout fermement opposée au contrôle technique.

Inquiétude
Loin des micros, d’autres représentants des marques de moto laissent poindre leur inquiétude. Un importateur japonais avance le chiffre de 1,5 million d’euros de pertes dues au retrofit (autorisation d’homologuer une moto bridée à 100 chevaux à sa puissance libre) corrélé à l’ABS. Un autre estime que 50 % des véhicules de sa gamme ne pourra faire l’objet d’un retrofit.

Les professionnels souhaitent s’organiser pour trouver des moyens de riposte. Ils vont se réunir prochainement. Il est question d’emplois, d’entreprises à sauver. Leur voix comptera donc certainement. La résistance s’organise, et nous saurons bientôt de quelle manière. Restez connectés à Motomag.com !

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