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L’obligation d’arborer la vignette Crit’air et les interdictions de circulation qui en découlent aurait pu, de prime abord, ressembler à une préoccupation de Parisiens. Il n’en est rien. La problématique prend de plus en plus une tournure nationale. En novembre, Strasbourg est rentré dans les rangs à l’instar du département de la Loire. La Haute-Savoie a également annoncé son souhait de s’y mettre ; Toulouse ne devrait pas tarder.

Paris jusqu’au-boutiste
Paris s’illustre toutefois par son jusqu’au-boutisme en la matière. La capitale reste en effet la seule ville à interdire, en semaine de 20h à 8h, la circulation des motos d’avant juin 2000 et des voitures d’avant 1997, quelle que soit la qualité de l’air. Les autres communes entendent - pour l’heure ? - appliquer des interdictions de circulation uniquement les jours de pic de pollution.

Front commun
Face aux positions parisiennes, la FFMC Paris Petite Couronne (PPC) ne fait plus cavalier seul et a initié avec la Fédération Française des Automobilistes Citoyens une nouvelle forme de contestation le jeudi 9 novembre. Les militants, venus de multiples horizons avec, dans leurs rangs, des membres de la Fédération des Bikers de France (FBF), de la Fédération Française des Véhicules d’Epoque et des Commerçants et Riverains du Cœur de Paris (CRCP), ont marché de la place de l’Odéon à l’Hôtel de ville en distribuant des tracts pour informer les riverains. Un rassemblement aussi éclectique que solidaire qui prouve que les problématiques de circulation préoccupent bien au-delà de la sphère motarde.

Plus bruyant que jamais
Nombreux en effet sont les citoyens et les associations qui ne comprennent plus les décisions politiques de leur ville. Le journal Le Parisien a, par exemple, donné la parole à l’association « Cœur de Paris » qui fédère les habitants du centre de la capitale excédés par les effets de bord des décisions de leur maire en matière de déplacement. Ceux-ci se plaignent notamment de l’augmentation du bruit - confirmée par BruitParif - sur les quais hauts depuis la fermeture des voies sur berge.

Nouveaux pouvoirs de police, nouvelles verbalisations
De leur côté, les responsables municipaux prêtent toujours une oreille attentive aux revendications des uns et des autres mais ne changent pas pour autant leur fusil d’épaule. Il en va ainsi de la position de Christophe Najdovski, adjoint au maire chargé des transports, qui a reçu une délégation le jour même de la mobilisation. L’homme n’entend pas répondre favorablement à la demande de la FFMC de « moratoire de 7 ans, jusqu’à la mise en oeuvre d’alternatives en terme d’urbanisme régional, de transports collectifs et de transition énergétique ». L’adjoint au maire demande aux usagers de faire preuve de patience, au moins jusqu’au 1er janvier 2018, date à laquelle la ville récupérera certains pouvoirs de police. Elle compte bien les utiliser pour verbaliser les incivilités, les stationnement gênants (attention aux motos et scooters garés sur le trottoir, sujet sur lequel la FFMC reste très vigilante) et le non respect des règles du code de la route. Quant à la question du bruit, la ville étudierait actuellement la mise en place d’un nouveau revêtement moins bruyant et l’abaissement de la vitesse à 30km/h sur l’ensemble de son territoire.

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