La précédente Scout au moteur gonflé et à la partie-cycle optimisée nous avait déjà bien plus et cette version Bobber bien en phase avec la nouvelle vague rétro semble encore plus attrayante. Esthétiquement, elle reprend les codes du genre avec sa selle mono, ses garde-boues tronqués et ses pneus ballons crantés montés sur des jantes de 16 pouces. Le nouveau capot de phare, le guidon et les sabres arrière se chargeant de la différencier de la Scout classique.
Suspensions surbaissées
Techniquement, on retrouve un cadre en aluminium et le fameux le V-twin de 1133 cm3 développant 94 ch (afin d’être homologable en version A2) et une transmission par courroie. En revanche, les amortisseurs ont été raccourcis (50 mm contre 76) et la fourche reçoit un nouveau système à cartouche pour réduire les talonnements… Enfin les repose-pieds ont été rapprochés du conducteur (3,5 cm) et la selle raccourcie à son extrémité.
Position ramassée
On enfourche une selle basse (695 mm) en prenant une position ramassée, dos légèrement recourbé, bras jeté sur un court guidon et jambes déployées vers l’avant. Bien pour les petits gabarits. Moins évident pour les plus d’ 1 m 80… En ville, la Bobber rase le sol et s’avère à son aise de feu en feu même si le gros twin chauffe un peu les jambes et que le diamètre de braquage impose de l’attention en manœuvre.
Moteur alerte
On cruise ensuite agréablement, ici sur la corniche méditerranéenne, et l’on se délecte des puissantes relances, au-dessus des 2500 tr/min au doux son des deux « canons » d’origine. Une mécanique alerte et facile secondée par une boîte 6 vitesses sans soucis et des commandes qui répondent immédiatement. Le compromis idéal entre sensations et modernité.
Train avant surprenant
Cette version Bobber surprend par une tenue de route exemplaire pour le segment et un guidage sur l’angle qui n’est pas perturbé par le gros pneu avant à structures de 130 mm. Seuls bémols : les amortisseurs talonnent sur routes cabossées et les repose-pieds (voire les tubes d’échappement) se grignotent en courbe à cause la faible garde au sol. Un choix esthétique qu’il faudra donc assumer.
Verdict
Esthétiquement réussie, cette Indian Bobber s’avance d’emblée comme une très sérieuse concurrente du Bobber anglais siglé Triumph et de la Harley-Davidson Forty-Eight. À 13 990 euros, soit 1 000 euros de plus que ces concurrentes déjà bien installées sur le marché, cette Indian peut convaincre par les performances de sa mécanique comme par sa facilité de prise en main. Un choix assurément original.
Photos : Felix Romero