Depuis le 20 novembre 2016, le port de gants homologués est devenu obligatoire à deux et trois roues, tant pour le conducteur que pour son passager. C’est ce qu’a voulu rappeler le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, en invitant la presse à assister à l’une de ces opérations de verbalisation/communication dont la préfecture de police de Paris est désormais coutumière (une opération similaire a déjà eu lieu exactement au même endroit). Emmanuel Barbe a ainsi indiqué à notre confrère du Parisien qu’il s’agissait de sensibiliser mais aussi de verbaliser car la « période de tolérance est terminée ». Une centaine d’utilisateurs de deux-roues en a fait les frais en passant la semaine dernière par la porte de Vincennes. Résultat : un PV à 68 €, minoré à 45 € si paiement sous 15 jours.

Conformité des gants, le grand flou
Le plus grand nombre de contrevenants a été épinglé non pour absence de gants (14 PV) mais pour port de gants non conformes (44 PV). L’importance de ce second chiffre semble confirmer les soupçons de PV abusifs dont nous avions déjà eu écho à la rédaction de Moto Magazine. La communication imprécise de la Sécurité Routière à ce sujet n’est pas étrangère à la confusion. Et si la DSR a depuis revu sa copie, le doute persiste tant chez les forces de l’ordre que chez les motards.

Deux homologations, une incompréhension
Les gants de moto sont susceptibles d’arborer deux étiquettes. La première indique la conformité à la norme CE. La seconde, représentant un motard dans un carré, atteste de la conformité à la norme EN 13594 :2015. Contrairement à une idée reçue, seule l’étiquette CE est obligatoire à moto. La seconde reste facultative, ce que semblent ignorer policiers et gendarmes, alimentant le flot de témoignages de motards injustement verbalisés. Si la contestation reste parfaitement envisageable, la procédure est suffisamment fastidieuse pour décourager les motards malchanceux. Nul doute que le plus grand nombre préfère s’acquitter de l’amende minorée de 45 € et passer à autre chose. Depuis que les gants sont devenus obligatoires, la préfecture de police de Paris a dressé 15.000 PV, soit un revenu compris entre 675.000 € et 1.020.000 € selon que l’amende est minorée ou pas.

L’appel à témoins de la FFMC
La Fédération Française des Motards en Colère lance donc un vaste appel à témoins afin de constituer un dossier pour défendre notre passion, convaincue que « verbaliser un motard qui porte des gants dotés de bonnes protections est incompréhensible et ne fait que desservir le propos qui devrait viser à protéger efficacement les motards ». Pour aider la Fédération, il suffit d’envoyer une copie de votre PV à communication@ffmc.asso.fr avec la marque et le modèle des gants portés ainsi que les circonstances de la verbalisation. Forte de ces témoignages la Fédé entend « démontrer (et démonter) la logique répressive de cette mesure ». Il ne vous reste plus qu’à retirer vos gants (pour une fois) et à vous mettre à vos claviers.

Pour aller plus loin

Faut-il acheter une nouvelle paire de gants ? Nos explications dans cet article.


Les gants photographiés ici sont conformes aux deux normes : CE et EN 13594:2015. Seule la première est obligatoire pour la pratique de la moto.

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