Motomag.com : Monsieur le préfet, pour quelle raison avez-vous mis en place cet impressionnant dispositif policier ? Ne pensez-vous pas stigmatiser ainsi la communauté motarde ?

Pascal Lelarge : Un tel dispositif se veut avant tout préventif et je ne cherche pas à pointer du doigt telle ou telle autre communauté. Par le passé il y a eu trop de débordement et même des morts. Hier encore, en voulant incendier une moto dans un camping, trois motards se sont brulés et deux sont dans un état grave. Aujourd’hui, un jeune conducteur sous l’emprise de l’alcool a blessé gravement une fille qui dormait dans sa tente… On ne peut pas tolérer ça, tout comme on ne peut plus tolérer que des gens conduisent sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants.

Motomag.com : On comprend très bien votre point de vue, mais pourquoi un représentant de l’État comme vous ne voit la solution que par la répression ? Tous les motards ne sont pas des hors la loi…

Pascal Lelarge : En tant que préfet, je suis ici pour faire respecter les lois et faire régner l’ordre. Dans ce sens, je suis ici aussi pour … faire peur ! Un peu comme les pilotes des 24H respectent les règles de la course, tout motard doit respecter les règles sur la route. Ceci dit, je ne suis pas contre la prévention, bien au contraire. J’ai souvent des rencontres avec la FFM, la FFMC et les autres acteurs du monde moto. La charte du spectateur rédigée par l’ACO, je trouve ça bien.

Motomag.com : Les motards qui viennent aux 24H pour vivre la fête de l’Endurance en ont marre de se faire contrôler à chaque coin de rue. Il règne désormais une certaine lassitude… Ne croyez-vous pas qu’à force de multiplier les contrôles et les règles, on en arrive à tuer les grands événements comme les 24H du Mans ?

Pascal Lelarge : Mon intention en tout cas n’est pas de « tuer », comme vous dites, les 24H. C’est une grande épreuve et je connais la place que les 24H du Mans occupent chez les amateurs de vitesse et chez tous les motards en général. Je sais aussi que c’est une opportunité économique pour la région… Mais aucune manifestation, de n’importe quel type ou ampleur ne doit nuire à la sécurité publique, même sous la pression économique.

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