La première KTM Duke a débarqué en 1994 avec un gros mono de 54 chevaux issu de l’enduro et démarrant uniquement au kick. Un supermotard, fun mais pas franchement fréquentable au quotidien. La version actuelle, typée roadster, n’a plus grand-chose à voir avec sa grand-mère si ce n’est qu’elle demeure la machine la plus légère de sa catégorie avec 148,5 kg à sec.
Chasse aux vibrations
Conscient du problème de vibrations induit par le monocylindre, le service de recherche et développement autrichien s’est en effet employé à les réduire de près de 50 % en réduisant notamment la hauteur du moteur afin d’y intégrer un second balancier d’équilibrage.
Effet connexe, le moteur à simple arbre à cames prend près de 1.000 tours supplémentaires (rupteur à 10.000 tr/min) et développe dorénavant 73 ch à 8.500 tr/min.
Mais c’est surtout le confort d’usage qu’il faut retenir, l’ensemble vibrant nettement moins. Cela se ressent dès le démarrage dans la sonorité discrète de l’échappement conforme à la norme Euro 4, comme sur l’autoroute où la Duke devient une compagne agréable (faibles protections mise à part), filant à 130 km/h à 6.000 tr/min.
De retour en ville, le mode moteur « street » permet d’effectuer des reprises sous les 3.000 tr/min sans trop de hoquets et l’on apprécie la précision de l’embrayage hydraulique et de la sélection. Ajoutons à cela un ABS déconnectable, le contrôle de traction (en option) et un écran TFT, et on dispose d’un package électronique encore inconnu sur ce type de moto
Châssis plus stable
Sur le réseau secondaire, son terrain de prédilection, l’autrichienne révèle aussi quelques améliorations d’ordre ergonomique. La nouvelle selle, toujours assez dure, permet un meilleur déplacement à l’approche des virages grâce à une arcade plus fine.
Le guidon, plus haut, offre un meilleur bras de levier et donne un peu plus d’espace au conducteur. Parfait pour maîtriser les fougueuses relances du mono en mode Sport. La rigide partie-cycle de ce poids-plume voit sa châsse augmenter, ce qui offre un regain de stabilité en sortie de virage bienvenu, le train avant restant assez sensible lorsqu’on pousse la Duke dans ses derniers retranchements. Une imperfection corrigée sur la version R, qui permet des réglages hydrauliques.
Verdict
Moto d’initié de par ses choix mécaniques, la 690 Duke 5e génération devient aujourd’hui accessible à tous. Vibrations contenues, performances bluffantes et espacement des révisions suffisant (10.000 km), cette Katoche aligne des arguments convaincants pour oser le monocylindre. Vendue à un tarif placé (7.990 euros), la 690 requiert d’office le pack Track (+ 299 €) pour profiter pleinement de son potentiel sportif.