Essai

« C’est le plus beau des Sportster à ce jour », lance Jean-Pierre, notre rédacteur en chef adjoint, « sportsteriste » devant l’éternel… Et il n’a pas tort. Longue comme un teckel, basse comme une manœuvre électorale et dotée d’une grosse roue ballon avant de 16 pouces, cette énième version du « Sport’s » concentre tous les attributs du style Bobber. Et dans sa robe grise des plus strictes, elle sait se faire élégante ! Mais il paraît que ces choses-là sont aussi faites pour rouler, alors, en route ! D’entrée, l’assise demande de l’accoutumance : la selle étroite, plate et dure donne l’impression de s’asseoir sur un tabouret de bar. Il ne reste plus qu’à lancer bras et jambes vers les commandes. Déroutant au début, on finit par s’habituer… Contact (le long de la colonne de direction, normal) et le twin de 1 202 cm3 au calage si particulier donne de la voix, une voix un peu enrouée, tant les normes « anti-machin » et « anti-truc » sont intrusives ! M’est avis qu’une paire d’échappements un peu moins castrée rendrait tout son lustre musical à cette noble mécanique.

Comportement.
En ville, le « 48 » se comporte comme tous les autres Sportster : c’est dur, c’est lourd à emmener entre les poêles à fioul climatisés, et la boîte de vitesses demande d’être violentée au moment de passer les rapports. Mais l’on fait bien vite fi de tous ces tracas tant le plaisir d’entendre et de « vivre » ce gros twin est immense. Rond, souple et pourvu d’un souffle respectable pour vous catapulter à la moindre impulsion du poignet droit, il reste une source de plaisir aussi singulier qu’inimitable. Et que dire de celui de se reluquer dans les vitrines ! Mais ce plaisir d’hédoniste s’évanouit rapidement à l’attaque des autoroutes périurbaines. Bien aidé par la force du bloc, on glisse en arrière sur la selle, et de ce fait on s’agrippe au guidon en forçant sur les bras, ce qui fatigue rapidement. Heureusement, l’autonomie ridicule du réservoir « cacahuète » impose des haltes aussi régulières que rapprochées (moins de 8 litres de contenance). Mieux vaut donc prendre les chemins de traverse et profiter d’une partie-cycle « relativement » saine, mais aux capacités réduites. Amortisseurs bout de bois, poids, roue avant à l’effet gyroscopique important limitent en effet les qualités dynamiques de cette belle machine…

Verdict.
10 595 € pour la version mono- chrome et 10 795 pour les versions grises et orange, le Sportster Forty Eight propose un assez bon rapport look/prestations/ prix (dans l’ordre !), d’autant que le soin apporté à la finition (peintures, ajustages, choix des matériaux) est toujours un poil au-dessus des productions nippones et européennes. Dommage qu’il faille cantonner cette machine de « bad boy » à un usage urbain et périurbain, son piètre confort et son autonomie ridicule ayant une sérieuse capacité à vous gâcher la route…

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