Vulnérables par nature, les motards sont exposés à des dangers plus importants que les autres usagers de la route. D’où, à la veille du Bol d’Or se tenant actuellement du 13 au 15 septembre, la publication des résultats d’une étude réalisée par 2-Roues Lab’ (Mutuelle des Motards) et Fondation Vinci Autoroute auprès de 1963 répondants, du 16 mai au 29 juillet 2024. L’objectif est double : mieux comprendre les craintes et les dangers que rencontrent les motards, et dresser un bilan comportemental.
Sur ce premier point, l’étude relève que 81% s’inquiètent du comportement des autres usagers, liés à un manque d’attention des tiers. C’est justifié, puisque 62% des répondants ont eu ou failli avoir un accident avec une voiture ou un poids lourd. Les causes ? L’inattention, la somnolence, les manœuvres dangereuses et les vitesses excessives ou inadaptées. Pire encore : 49 % des motards craignent de ne pas être perçus par les autres usagers. Enfin, sans tiers identifiés, les motards estiment la vitesse excessive et la perte de contrôle comme principales causes d’accidents.
Les motards bien protégés et vigilants avec passager
L’étude révèle que les motards et scootéristes font particulièrement attention à leurs équipements : 98 % roulent toujours avec des gants et 91% utilisent un équipement adapté. Avec un passager, 83% réduisent leur allure, 70% augmentent leurs temps de pause lors des longs trajets, 50% évitent la pratique de l’inter-files et 20% diminuent les appels par téléphones.
Des comportements (hélas) similaires aux autres usagers de la route
L’étude comportementale fera peut être grincer les dents, mais elle est factuelle, et raccord avec n’importe quel usager de la route, qu’il soit sur 2, 3, 4 roues. De facto, 99% des motards indiquent - trop honnêtement ? - qu’ils leur arrivent parfois de "dépasser de quelques kilomètres/heure la limitation de vitesse indiquée". A cela s’ajoutent, occasionnellement et/ou selon la situation rencontrée (inter-files, danger immédiat etc.), le non-respect des distances de sécurité (84%), le franchissement de ligne continue pour dépasser / faire demi-tour (73%), le dépassement de la vitesse autorisée en inter-files (71%), l’oubli de clignotant (61%), le dépassement par la droite (45%), la conversation par système Bluetooth (37%) et le paramétrage GPS en conduisant (21%).
Encore une fois, ces chiffres soulignent des comportements à risques, symptomatiques de transgressions aléatoires et courantes par n’importe quel usager routier... Qu’il faut justement à tout prix éviter pour la sécurité de tous.
Pour finir, les motards comme les automobilistes, sont impactés par la fatigue et le manque de sommeil : 82% se couchent plus tard avant un long trajet, 48% roulent la nuit, 25% dépassent les deux heures conseillées avant une pause, 29% ont déjà conduit avec une grande fatigue... Prudence, donc !
Patrick Jacquot, PDG de la Mutuelle des Motards :
"Le motard a conscience de sa vulnérabilité, l’absence de carrosserie lui rappelle assez souvent. Pour autant, le risque ne peut pas se limiter à « l’autre » : chacun doit prendre sa part. Depuis plus de 40 ans, nous prônons le partage de la route car nous pensons que mieux se connaître, c’est déjà anticiper un risque accident. Le rapport MAIDS disait en 2005 qu’un automobiliste qui était aussi titulaire d’un permis moto avait 2 fois moins de risques de percuter une moto : c’est bien la preuve que le partage des pratiques est un des leviers de prévention les plus efficaces, et c’est aussi le sens de cette étude commune avec la Fondation Vinci Autoroutes."
En conclusion : prévention, formation, et partage de la route !
Ces chiffres conduisent à la nécessité d’améliorer le partage de la route entre tous les usagers. Une des propositions phare de la FFMC depuis des années. De façon générale, il est important d’appuyer l’éducation au partage de la route (que l’on soit motard ou automobiliste), de réaliser des infrastructures adaptées et bien entretenues, et de revêtir un équipement de protection aux normes et le plus complet possible.
92 % d’hommes, 8 % de femmes
20 % de moins de 40 ans, 41 % de 40 à 59 ans et 39 % de plus de 60 ans
95 % de conducteurs de moto (92 % roulent sur des cylindrées de plus de 500 cm3) et 7 % de conducteurs de scooter (1% roulent sur des scooters de plus de 500 cm3 de cylindrée)
En moyenne, 9 653 km/an sont réalisés par les motards et 4 798 km/an par les scooteristes
100 % d’utilisation pour le loisir,, 64 % pour les trajets domicile-travail et 27 % pour les trajets professionnels.