C’est la tradition, le beaujolais primeur arrive dans les bonnes boutiques le troisième jeudi du mois de novembre. Le 19 cette année. Le lendemain, ouvrira le salon Moto Légende à Paris. Comme à chaque édition, le vigneron Jacky Grolet y vendra sa cuvée Racer, un excellent Morgon siglé du lettrage de Norton.
Petit musée de la moto
À Moto Magazine, plutôt que d’attendre fin novembre, on est allé lui rendre visite à Villié-Morgon dans le Rhône. Il habite une grande ferme en contrebas de la route du col du Truges, à la sortie du village. On lui a tiré le portrait, à voir et à lire dans Moto Magazine n°322, p. 28.
Heureuse surprise, on a découvert le cabinet de curiosités de Jacky dans l’annexe de sa maison, qui fait aussi auberge pour les groupes en goguette. Un vrai mini-musée de la moto, riche d’une quinzaine de machines hétéroclites et d’objets divers voués au culte du moteur à explosion et de la compétition sur deux roues, le tout glané au hasard des échanges avec les copains dans les concentrations de motos qu’il écume depuis plusieurs décennies.
Viticulteur à Morgon
Jacky, disponible et affable, nous a consacré une bonne journée à l’air libre. « C’est la trente-troisième année que je produis du vin, explique-t-il. Je ne vends qu’au détail, pas aux négociants. Une belle année, je produis 20.000 bouteilles ». Il dispose également d’une petite parcelle de beaujolais primeur qui lui rapporte 2.000 bouteilles par an.
« C’est du côté de ma mère qu’il y avait un peu de vigne. Aujourd’hui je cultive quatre hectares ». Une petite production… « Économiquement je m’en sors grâce à la vente aux particuliers et au fait de tout faire moi-même. C’est ce que j’aime, rester à taille humaine et m’occuper de toute la chaîne, de la taille de la vigne à la vente en passant par la mise en bouteille. Tout passe par mes mains ».
Cuisine
En plus de la production viticole, Jacky tient avec Patricia une auberge en sa demeure. Une bonne table, qu’il réserve aux groupes de passage, sur réservation. « Je suis cuisinier de formation, j’ai un CAP. J’ai travaillé très peu car mon grand-père commençait à avoir des soucis de santé et je l’ai aidé à la vigne ».
Monsieur vin du milieu moto
C’est ainsi que Jacky est devenu le Monsieur vin du milieu moto. « J’aime bien partir, livrer, aller à la rencontre des gens ». Du coup, il a concilié ses passions, prenant un stand dans chaque concentration : Coupes Moto Légende à Dijon-Prenois (21), Salon Moto Légende à Paris… En ce moment, les événements moto en Belgique ont sa préférence : Gedinne, Flémalle mais aussi Chimay.
Passionné d’anciennes
La passion pour la moto, Jacky l’a attrapée tout petit. « Mon père, était mécanicien en travaux publics dans la région. Il m’emmenait voir les compétitions auto et moto. Je me souviens de la première course internationale de moto sur le circuit de vitesse de Bourg-en-Bresse. J’y suis allé dès 4 ans, en 65. La course s’est arrêtée en 73 avec le décès du pilote Appietto. Cela a marqué la fin des circuits routiers. Tous les pilotes venaient à Bourg, sauf Agostini. Ce n’était pas un GP mais les concurrents aimaient bien ».
Très jeune, il se met à pratiquer, sur tous les terrains : « il y avait un circuit de motocross à Tarare et un autre à Saint-Joseph, ça a râlé quand il a ouvert à cause du bruit, et ça a râlé quand il a fermé ! Mon père me laissait conduire sa XL 250, à 12 ans, sur les chemins ou sur la route. Il n’y avait jamais de flics par ici, c’était la liberté. C’était une bonne époque pour ceux qui aimaient la moto ».
Au fil des années le viticulteur a amassé des motos en échange de services ou de cartons de bouteilles, les a réparées et a roulé avec sur les circuits européens. Il possède des machines classiques comme une Ducati Pantah, une 916 de 1996, une Kawasaki Z650 et une Triumph Tiger modifiées, une Bultaco 175 de trial et une Maico 2T de 1975, « mono allemand pour faire du cross à l’ancienne » ; une MZ, un scooter Simson capoté à 3 vitesses, une Flandria 50 payée 300 euros complètent le tableau...
Mais il conserve également des perles rares, telles une JCM trial, une Honda 125 S3 de 1977, une moto russe Planeta Jupiter bicylindre 350 2T de 1971 « échangée contre un carton de bouteilles » ; sa moto préférée reste la Norton John Player de 1971 acquise en 2011 à Moto Légende, lors de ses 50 ans... Découvrez-les, racontées par Jacky, dans le diaporama lié à cet article.
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