Les séparateurs de chaussée, un danger permanent pour les motos

Depuis mai 2011 un document est édité en téléchargement gratuit à fournir aux gestionnaires et aménageurs de voirie .Les usagers deux-roues motorisés représentent d’un point de vue de la sécurité routière un fort enjeu. Ces dernières années, la part des usagers deux-roues motorisés victimes d’un accident corporel de la circulation a augmenté. Un des moyens d’agir en faveur de la sécurité de ces usagers est de mieux connaître leurs spécificités et de les prendre en compte dans les aménagements et la gestion des infrastructures. La première partie du guide présente des éléments de connaissance sur les deux-roues motorisés : les véhicules, leurs spécificités et les enjeux de sécurité. Sont également abordées des notions plus générales concernant la responsabilité juridique des aménageurs, les démarches qualité pour une meilleure prise en compte des usagers de deux-roues motorisés, ainsi que les différentes politiques mises en oeuvre. La deuxième partie, plus pratique, décrit pour plusieurs types d’aménagements comment prendre en compte les spécificités des usagers 2RM. Ces « zooms 2RM dans les aménagements » rappellent également les normes, textes réglementaires et autres règles de l’art, sans vouloir se substituer aux références existantes. Ce guide s’appuie à la fois sur les expertises de spécialistes du réseau national et des collectivités, ainsi que sur des travaux de recherche récents, et aussi sur l’expérience de certains usagers. Ce guide s’adresse à tous les gestionnaires et aménageurs de voirie, qu’ils soient décideurs ou techniciens.
Luc président E.M.C.I

La réglementation existe mais comme personne n’essaie et ne veut la faire appliquer... Dans chaque département il y a des commissions de consultations des usagers, des "monsieur moto", des moto clubs,des bénévoles qui peuvent répondre à vos questions .Il faut simplement téléphoner,ou faire un courrier engageant la responsabilité du décideur...Il faut agir concrètement et ne pas parler dans le vide.
Luc.
Président E.M.C.I (Epinal Moto Club des Images.)
I.D.S.R(intervenant départemental de sécurité routière)

SAlut,

On a un beau spécimen de ce genre entre Aubagne et Marseille : séparateur de piste cyclable sur la bande de séparation et ce uniquement dans les virages ! Et comme évidement TOUS les véhicules sans exception mordent systématiquement sur les séparateurs, ceux-ci ont leurs systèmes réfléchissants rendus inefficaces par les dépôts de gomme ... Le top du top, c’est que cette voie n’est pas éclairée, qu’elle ne possède pas de trottoir et que c’est une succession de virages. Pour corser le tout, un centre de rééducation est à proximité, il n’est pas rare de croiser une personne en fauteuil sur la chaussée (pas de trottoir je rappelle).

Ces séparateurs ne sont pas des équipements de sécurité, ce sont des pièges tout simplement.

Stef

Et dire que l’on aurait pu penser que l’expérience des uns serve à corriger l’inexpérience des autres ... ben non ... dommage !

Stef

Excellent exemple de cette logique toute technocratique qui veut que la peur du danger doit empêcher toute personne de "mal agir". En France, il y a une politique de la sanction et non de la prévention intelligente. Si tu as un accident, c’est obligatoirement de ta faute.

C’est le même principe qui préside à l’installation de panneaux avertisseurs de danger (animaux sauvages, chaussées déformées, trous en formation, etc). Au lieu de réparer les routes qui partent en morceaux, d’installer des grillages ou des voies de passage pour les animaux sauvages, ou de saler certains endroits où le verglas est chronique, l’état, les collectivités locales et les sociétés d’autoroutes considèrent que tu es seul responsable à partir du moment où ils t’ont averti d’un danger. Cette méthode fondée sur la mauvaise foi est l’application kafkaïenne de la
Loi. Si tu te plantes dans une ornière indétectable en sortie de virage, en roulant à 50 km/h au lieu des 90 autorisés, on te répliquera toujours que "tu roulais trop vite" malgré un panneau qui indiquait "trous en formation". La seule réponse qui te sera faite est : "vitesse inadaptée", ou "manque de maîtrise du véhicule", et la messe sera dite.

En fait, cette logique correspond à une volonté d’économie. En installant des panneaux, on évite d’avoir à faire les travaux, et on tue dans l’oeuf toute action en justice d’un usager victime de la carence des services en charge de la voirie ; c’est bénéf’ sur les deux tableaux

Plutôt d’accord avec toi. Au reste, même dans une (relative) moindre mesure, n’est-ce-pas le discours parfois clairement affiché lorsque l’on évoque l’A86 du côté de Saint Denis (93) ?... Absence d’éclairage la nuit qui aurait permis de constater une baisse des accidents, relatifs à la trouille des usagers de se gaufrer, et donc faisant soi-disant preuve de vigilance accrue.
En clair, créons des obstacles un peu partout et l’usager de la route va tellement flipper qu’en finissant par rouler à 0 km/h, on devrait observer une tendance à la baisse de l’accidentologie. Les pouvoirs publics marchent désormais sur la tête.

Apres les ralentisseurs à bosse, un cran
supplémentaire a été franchi.
Tous ces trucs font froid dans le dos pour celui qui roule en bécane.
meme pour celui qui roule normalement.

Donc, je propose à tous les usagers de
2 roues de manifester aux endroits piégés en roulant au centre de la voie
à une vitesse très modérée et génante.

Rappeler vous : Tout le monde a le pouvoir de faire CH...

Quand je parle d’ecrits c’est des reponses "officielles" à des cahiers des charges, pas de la "litterature".

L’important c’est les faits et pas les "on-dit".

Avoir de vraies traces d’etudes, de vrais documents ecrits prouvant que la norme nfc xx ou iso xx ou autre n’a pas été respectée volontairement.

Il est tres difficile d’obtenir de tels elements sinon nous ne serions pas là en train de parler de tout cela et motomag n’aurait pas la rubrique "Casque d’ane".

Si si Monsieur Bubu il a été écrit des choses là dessus, dans des ouvrages philosophiques et dans la presse littéraire aussi, sur le thème : la faute des "autres" est-elle dans nos sociétés acceptée comme la faute du destin dans d’autres sociétés ?

Quelques pensées à faire tourner sous le casque à la pause pipi-essence !

Bonne route

Remy

y’a pas que dans le domaine des normes qu’il y a un vide, aussi dans le crane de certains archis...

y’a une citation que j’aime bien : Un architecte est un homme qui commence l’exercice de son art en sachant très peu de choses sur un très grand nombre de sujets et qui, progressivement, en sait de moins en moins sur un nombre toujours plus grand de choses, jusqu’à ce qu’il ne sache pratiquement plus rien sur à peu près tout.

Au contraire, un ingénieur est un homme qui sait beaucoup de choses dans des domaines très limités et qui, au cours de sa vie professionnelle,en sait de plus en plus sur des sujets de plus en plus limités, jusqu’à ce que, finalement, il sache pratiquement tout sur à peu près rien.

Un entrepreneur débute son activité en croyant savoir tout sur tout, mais finit par ne plus rien savoir sur rien, et cela est dû, en ce qui le concerne, à la fréquentation des Architectes et des Ingénieurs

Le probleme est de le trouver ecrit ce que vous venez de dire !!!

Sans ecrit impossible de prouver la faute...

Le seul moyen de changer cela est la normalisation. Mais elle arrivera un jour où l’autre comme dans tous les domaines...

Complètement vrai, c’est la logique qui anime le décideur d’aménagement : en voyant ce truc dangereux, ce coup-là "ils" vont bien être obligés de ralentir.

Ces "ils" ce sont les autres bien entendu. Les "moi" ça roule toujours comme il faut :-D là dessus on est tous un peu égaux ...

Je ne crois pas une seconde que ceux qui décident d’encombrer les chaussées de séparateurs, de plots, de rochers, de bacs à fleurs, de panneaux routiers centraux .... le font sans avoir la notion du danger qu’ils créent.
Le danger est créé sciemment, justement, pour réguler ou ralentir la circulation.
L’argument principal étant :" Tu es mort en heurtant un rocher ? Imprudent, pourquoi roulais-tu si vite ? "
Ce discours est tenu chaque fois qu’un accident se déclare en ces lieux. Les accidentés, surtout s’ils sont à moto, sont tenus responsables. On nous le dit sans arrêt et c’est maintenant dans la mémoire collective : "les motards sont victimes et responsables !"
En effet, en France, les responsables d’accidents sont connus d’avance : les vilains motards qui refusent de marcher au pas !

Il est normal que "l’exploitant" soit tenu comme responsable car c’est lui qui pilote la maintenance et qui est proprietaire des installations.

Par contre en cas de defaut de conception, il ne peut etre le seul responsable. Les architectes et autre ingenieurs/concepteurs ont aussi leur par de responsabilité, car ils sont les garants de la bonne applications des normes et des regles de l’art.

Aujourd’hui le vrai probleme est qu’il y a un vide normatif qui permet aux architectes urbains de faire un peu ce qu’ils veulent sans meme en assumer les responsabilité. Et c’est ce vide qu’il faut combler...

@bubu : en accord avec tes remarques ! Et j’ai vécu le remplacement des "chefs" qui avaient une bonne connaissance technique des installations par ces "managers" simples gestionnaires des termes hommes/heures à minimiser.

Dans mon post précédent, je voulais dire que ma responsabilité pénale pouvait être engagée, même si je n’étais pas à l’origine de l’accident. On a tous en mémoire ces maires inculpés pour un gamin blessé par la chute d’un poteau de basket. Le cas semble similaire : un motard fait une simple glissade qui aurait été sans gravité mais se blesse sur ces accessoires urbains que le maire a fait poser. Un bon avocat pourrait soulever la responsabilisation du maire. Mais bon ! Dans l’inconscient collectif un motard roule toujours trop vite.

La grosse difference c’est que ton employeur paye enormement en cas d’accident du travail !

L’industrie l’a bien compris, alors elle a mis en place de vraies structures d’analyses, encore imparfaite à ce jour. Mais les Tf aujourd’hui sont tres bas (entre 0 et 10 en moyenne !!).

Mais tout cela est un travail tres long engagé depuis pres de 30 ans. La readaction d’arbres des causes apres chaque accident benin ou non, et meme l’analyse des presque-accidents...

Les enquetes REAGIR avaient un peu le meme but mais elles ne concluaient pas comme les politiques le souhaitaient.

Dans l’industrie, et en particulier les industries classées, tout est normalisé et structuré. Il y en encore des vides ou des ratés plus ou moins volontaires, mais la situation s’ameliore.

Cependant on constate depuis une petite dizaine d’année un retour en arriere avec le vrai probleme de la disparition des "chefs" au profit des "managers". La course au fric à court terme à tendance à avoir de fort impacts negatifs, mais pour autant l’industrie reste encore tres loin des delires routiers

En conclusion, tant que la volonté politique ne sera pas là on y arrivera pas. Et pour se faire je pense que la seule solution, c’est, et je le deplore, de normalisé et d’impliquer financierement et penalement la chaine de conception/fabrication/exploitation des installations routieres, tel que cela se passe dans l’industrie

Je me souviens de mes stages de responsabilisation en milieu industriel. Si après un accident du travail, il pouvait être démontré que j’étais passé auparavant devant l’échelle mal arrimée ou un caillebotis mal fixé (par exemple) sans avoir engagé des mesures de sécurité pour prévenir un éventuel accident, je pouvais avoir une part de responsabilité. Et comme j’étais cadre, j’en aurais pris d’autant plus plein les dents... Et même, sans parler de judiciarisation extrême, que penser du niveau de réflexion de ceux qui installent et de ceux qui commandent de tels pièges...