Il roulait sur un cyclomoteur avec 5,25 grammes d’alcool dans le sang

Jamais aimé ce qui fait taire la raison, le droit et la justice et ranime la petite voix intérieure qui crie vengeance. A l’écouter, on réintroduit la peine de mort ou la loi du talion.

Il faut savoir aussi que le code pénal est déjà bien plus sévère pour l’automobiliste que pour tous les autres auteurs d’homicides involontaires. L’homicide involontaire est puni de 3 ans (5 si circonstances aggravantes) sauf s’il est commis au volant : 5 ans, jusqu’à 10 si circonstances aggravantes.

Un accident de chasse est ainsi deux moins puni(ssable) qu’un accident de la route !! Et le chasseur, lui, ne risque absolument rien, s’il part chasser avec 3 grammes dans le sang !

Un record ??...

HIPS...!!

...ça s’arrose...

Patron !.. Remets-nous la même...!!!

Cela dit, il y a 13 ans et 9 mois, tu l’avais déjà condamnée... en la concevant....
Si on veut de la perspective basique, fô aller jusqu’au bout-du-bout du raisonnement...

Mettons en perspective basique. On est lundi matin, et tu viens de sortir de l’hopital où ta fille de 13ans, est descendue au sous-sol sous un drap blanc parceque samedi en fin d’apres-midi, un buveur compulsif l’attrappée sur un passage pièton...et que tu t’apprête à l’annoncer à ta femme et à son petit-frère...
Ca pique un peu ma curiosité de savoir si tu trouverais les articles 4 et 5 si cool... Et ce que ca te ferais de voir la "délinquance potentielle" dire bonjour à la "délinquance réelle"... Je suis toujours curieux de voir le "discours" téléscoper le quotidien...

Oui, c’est exact. J’avais plutôt en tête les règles qui définissent la circulation, le "code de bonne conduite" : circuler à droite, comment aborder un rond-point, les passages piétons etc... Bref, la dimension "savoir-vivre, partage de la route", qui sans impliquer de fautes virtuelles, définit les bons usages... C’est d’abord ça le code de la route, avant d’être l’antichambre du pénal.

bah si,j’insiste, meme les regles de priorité on te verbalise pour un tort "virtuel". tu peux griller des stops ou des feux autant que tu veux, si y’a jamais personne qui arrive, tu ne blesses personne.

il faut absolument que les viticulteurs se regroupent pour payer sa caution.
respet total. monsieur est un winner

Pas pour l’ensemble du code de la route. Tout ce qui a trait aux priorités, aux règles de circulation etc... ne pose aucun problème, au regard de ce qui a été évoqué.

En revanche, toutes les interdictions motivées par le risque potentiel de nuire à autrui (téléphone au volant, alcool au volant, vitesse...)... si ! Car elles font de ce conducteur-là un "présumé coupable".

La grande vitesse n’est pas interdite - on peut rouler à 300 sur circuit. Boire n’est pas interdit - on peut s’alcooliser chez soi, sans retenue. Téléphoner n’est évidemment pas interdit.

L’interdiction au volant est seulement justifiée par le risque potentiel induit par ces pratiques.

Mais alors pourquoi ne pas interdire de boire chez soi, car le risque de frapper son conjoint augmente ?...

Ceux qui blessent ou tuent, volontairement ou non, sont poursuivis devant les tribunaux. Jamais ceux qui seraient susceptibles de le faire, involontairement !

La sécurité routière n’est donc pas légitime d’interdire ces pratiques au titre de... la sécurisation de la vie d’autrui. Même avec l’appui des probabilités. Car c’est présumer de la culpabilité d’un innocent, innocent jusqu’à preuve du contraire.

Rien n’interdit de limiter la vitesse à 130 sur autoroute. S’il faut le justifier, on peut par exemple invoquer la préservation des ressources de la planète ou notre déficit commercial. Mais on ne peut pas invoquer la mise en danger de la vie d’autrui.

On aboutit ainsi au paradoxe que la sécurité routière ne peut pas imposer ces règles-là pour des raisons de... sécurité. C’est sans doute la raison pour laquelle elle ne s’embarasse pas de formalités. Bon nombre de ses interdictions ou obligations sont prises dans le cadre de décrets ou d’arrêtés, échappant ainsi à la critique du conseil constitutionnel...

Il va sans dire que Madame Perrichon, lorsqu’elle évoque la délinquance potentielle du fana de vitesse, n’est pas plus autorisée à le faire qu’un ancien président de la république quand il qualifiait son adversaire de "présumé coupable"...

pour l’aspect "minority report", c’est d’ailleurs valable pour l’ensemble du code de la route.

il va donc falloir instituer un taux minimum, variable selon des individus. ça va pas être simple ;-)

De ce que j’ai pu constater (et je ne parle pas d’une seule personne), tous les alcooliques ne se comportent pas comme ton collègue : certains se mettent minable dès le réveil, d’autres se contentent, en société, de la dose (parfois impressionnante, tu serais probablement étonné) qu’il leur faut pour être normal. Par contre, une fois rentrés chez eux le soir, ça peut ne pas être beau à voir…

Après, je ne cherche pas à faire des cas que je connais une généralité. Ni même prétendre que leur comportement est/était (certains s’en sont sortis) constant : ce sont des humains, ils peuvent céder à la tentation. Avec dans ce cas, c’est vrai, plus de risques potentiels. J’apporte juste une réflexion, partant de ce que j’ai pu constater et de ce que je peux connaître, en essayant de ne pas trop être manichéen… Et je trouve les propos de l’anonyme de 2h46 fort intéressants.

Il y a une réponse toute simple à toutes tes questions. Ce sont les articles 4 et 5 de la déclaration des droits de l’homme. "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui". "La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société".

Une application stricte de ces principes conduirait donc à ne légiférer que lorsqu’on nuit à autrui. C’est le cas de l’alcoolique qui provoque un accident. Et à ne jamais intervenir lorsqu’il ne nuit qu’à son foie.

Dans la pratique, c’est un peu plus nuancé, puisque l’alcoolique sera coupable de délit dès qu’il conduit sous l’emprise de la boisson, même s’il n’a pas provoqué d’accident. Il est coupable de "pouvoir" provoquer, plus facilement, un accident. C’est la fameuse "délinquance potentielle". Ce qui est un concept juridique assez hardi, il faut bien le reconnaitre...

Et de même, notre alcoolique qui ne nuit qu’à son foie, et qu’on devrait laisser absolument tranquille, eh bien, il fait quand même l’objet de toute l’attention des instances de santé publique... La santé publique qui se mêle d’un comportement pourtant limité à la sphère individuelle, voilà aussi un beau paradoxe, non ?

M’enfin, dans les grandes lignes, si on laisse de côté ces abus de droit manifestes tant de la sécurité routière (qui joue de fait à Minority report) que de la santé publique (qui se mêle de qui ne la regarde pas), la règle est à peu près respectée : on légifère en cas de nuisances à autrui, et on fait de la prévention pour le reste.

euh, en meme temps, l’alcoolique, il est "à sa juste dose", seulement le temps que le taux monde, ou quand il est en panne d’approvisionnement, non ? Parce que mon college, il s’arretait pas de piccoler juste quand ça suffisait pour arreter ses tremblements...

Il aura peut être un retrait de son permis AM et surement l’interdiction de passer les autres

Je m’attendais à ce type de réaction ! (à vrai dire, je m’attendais même à pire :) Mais fais bien attention à ce que j’ai écrit : je ne parle pas pour un alcoolique d’être bourré, mais d’avoir sa dose, ce qui n’est pas du tout la même chose. Car aussi habitué soit-il, un alcoolique peut bien sûr être bourré. La différence la plupart du temps : la quantité d’alcool qu’il faut pour l’être (la plupart du temps car, paradoxalement, j’ai aussi connu des alcooliques qui ne tenaient pas l’alcool !… enfin, passons).

Mais fred, toute "bien-pensance" mise à part, il suffit de voir un alcoolique sans sa dose, donc pas dans son état "normal" (enfin, pour lui, c’est la normalité) pour constater que c’est comme ça qu’il est le plus dangereux : tremblements, sueurs froides, idées confuses, douleurs et gênes diverses, etc. (des symptômes de manque proches de celui à l’héroïne, en fait).

Tes propos, jusqu’à ta conclusion, me confortent dans mon idée (en fait, tu vas là où je souhaitais porter le "débat" :-) : dans ce genre de cas, il ne s’agit pas d’un problème de sécurité routière, mais de société…

Pourquoi y a-t-il des alcooliques (des dépendants à n’importe quoi, en fait) ? comment en sont-ils arrivés là (gros problèmes perso et naufrage dans l’alcool, glissement doucement mais sûrement d’un alcool festif à un alcool chronique, etc…) ? la vente libre de produits potentiellement dangereux est-elle à l’origine du problème (on a pourtant vu que la prohibition ne donnait pas grand chose de bon) ? sont-ce plutôt les individus qui sont le problème ? un peu des deux combinés avec d’autres facteurs ? la dépendance de certains est-elle systématiquement dangereuse pour autrui ? si oui ou non, doit-on absolument la combattre par tous les moyens ? la liberté individuelle n’est-elle pas un danger pour la communauté ? des lois strictement appliquées, quelles que soient les circonstances, peuvent-elles protéger systématiquement ladite communauté ? doit-on d’ailleurs chercher à la protéger systématiquement (au risque au passage de limiter excessivement les libertés individuelles) ? etc. etc. etc.

Bref, le problème ne se résume pas à "l’alcool c’est pas bien" ou "c’est pas bien de conduire avec un taux d’alcool supérieur à la limite légale"…

PS : je n’ai pas évoqué d’étude scientifique pour "démontrer cela", mais quelque chose me dit que nombre de médecins addictologues (des gens que l’on peut je pense associer à des scientifiques, non ? :) ne doivent pas être totalement en désaccord avec mes propos !

une étude scientifique pour démontrer cela ? Parce que c’est marrant, j’ai un collegue qui était alcoolique ("était" parce qu’il en est mort), du genre deja bourré à 5h du matin. Et bien etrangement, le peu de fois où il était pas bourré, il tenait vachement mieux debout. Et il était vachement moins con aussi. Et puis la fois où il a finit dans la riviere avec sa mob, c’est pas un jour où il était sobre.

J’ajouterai aussi que si un jour, on arrivait à ne plus avoir de poivrots en tous genre, y’aurait plus à se poser la question de savoir s’ils conduisent mieux quand ils sont bourrés ou sobres.

Tu es sur le mode de la déconnade, roland, mais tu as raison : il faut un sacré entraînement pour avoir ce taux d’alcool et ne serait-ce qu’être encore conscient ! Il est certain qu’avec une telle quantité, on a là affaire à un alcoolique, un vrai, pas un fêtard occasionnel.

Connaissant et ayant connu des alcooliques, sachant donc leur manière de "fonctionner" avec ou sans alcool (un alcolo est bien moins maître de ses gestes, et même de sa capacité à la réflexion, s’il n’a pas sa dose), l’annonce de ce genre de fait divers me ramène toujours à la même question (attention, les adeptes du politiquement correct ne vont probablement pas aimer) : celle de la légitimité d’une règle unique pour l’ensemble de la population (ici donc, à propos de l’alcool et la conduite).

Là, d’accord, même partant de ce que je suis en train d’affirmer, le taux me paraît quand même excessivement élevé. Mais je suis certain que ce type n’aurait pas été capable de conduire sa mob "en toute sécurité" si son alcoolémie avait été de zéro… Bref, si l’on ne considère que le point de vue de la sécurité, un alcoolique est sans doute bien moins dangereux s’il a bu que s’il est sobre. Je vous l’avais dit : ce n’est pas politiquement correct ! Vous pouvez maintenant me tirer dessus :-)

Le taux d’alcoolémie maximum légal requis étant ridiculement bas, il eut été judicieux que ce brave homme remplace la vinaigrette de ses tomates par de la mayonnaise et le baba au rhum par une tranche de cake...

Ils sont quand même balèzes, les pétroliers... Tout est bon pour doper la consommation d’ E-10... :-)

En même temps, je ne serais pas surpris d’apprendre que notre Gégé ex-national avait un tel taux au réveil. :)