Les ZFE (zones à faibles émissions), toujours plus restrictives, pèsent lourd sur les usagers de la route. Les interdictions de circulation des véhicules thermiques selon leur année de commercialisation s’étendent en Europe. En France, par exemple, toutes les villes de plus de 150 000 habitants devront se plier au statut de ZFE dès 2025…
Face à cet avenir peu reluisant, la FEMA - dont fait partie la FFMC (Fédération Française des Motards en Colère) -, avait publié un sondage envisageant le « pire » : l’éventuelle interdiction des motos thermiques. Celui-ci avait fait débat, de par l’absence d’options de réponses retranscrivant la majorité des attentes. Pourtant, les 23768 personnes interrogées apportent des chiffres intéressants.
Plus de 90% des votants rejettent l’interdiction des motos neuves thermiques
Sans surprise, 92,91% des motocyclistes participants rejettent l’interdiction de vente de motos neuves à essence. Dans la plupart des pays interrogés, le taux ne descend pas en dessous de 80%. Si les motos dites « anciennes » (d’avant 2006) devaient être interdites en ville, 55,46% achèteraient un véhicule neuf. Les modes de transports alternatifs seraient sollicités par 44% des sondés... ce qui, fatalement, augurerait des changements de circulation urbaine et une aggravation des problématiques métropolitaines (plus de voitures dans les rues, transports en commun bondés...).
Si les véhicules thermiques devaient être interdits, 76% changeraient de mode de transport plutôt que de passer au deux-roues électrique. Les 24% restants refuseraient de mettre plus du prix d’une moto thermique pour une moto électrique.
Au sujet d’une éventuelle interdiction des ventes de motos thermiques, 53,38% des sondés ne circuleraient plus. Dans ce contexte, 38,96% des personnes interrogées achèteraient une moto « zéro émission ». Enfin, si les motos thermiques étaient encore en circulation, seulement 7,67% des votants achèteraient une moto dite « propre ».
En cas d’interdiction totale des véhicules thermiques, l’une des interrogations portait sur la possible appréciation d’une moto sans émissions en lieu et place d’une moto thermique, ou l’arrêt pur et simple de la moto. Le résultat est sans appel : 58,92% arrêteraient la pratique du deux-roues.
Résultats du sondage sur l’interdiction des motos thermiques : les commentaires de la FEMA et de l’ACEM
Dolf Willigers, secrétaire générale de la Fema, déclare que « les motos deviennent de plus en plus économes en carburant et plus propres. Par rapport aux voitures, qui ont tendance à utiliser plus de carburant et qui utilisent plus d’espace pour se déplacer et se garer, en particulier dans les villes, les motos deviennent beaucoup plus économiques et moins polluantes qu’elles ne le sont déjà. Nous voyons un avenir prometteur pour les motos et autres deux-roues motorisés, à condition que la Commission européenne et le gouvernement britannique laissent de la place au moteur à combustion interne pour les motos. Par ailleurs, avec les combustibles non fossiles déjà en développement, les motos resteront abordables et deviendront propres et neutres en CO2. »
De son coté, Anna Zee, la présidente de la FEMA, explique que « Plusieurs gouvernements nationaux envisagent une interdiction future de la vente de véhicules à moteur à combustion interne, un développement qui pourrait avoir un impact énorme sur notre choix de véhicule et sur notre mode de vie. Bien que la FEMA comprenne et soutienne le développement et l’intégration des véhicules électriques, nous travaillerons pour un avenir avec des motos électriques et des motos à moteur à combustion interne cote à cote. »
Enfin, Antonio Perlot, secrétaire général de l’ACEM (Association européenne des constructeurs de motos), déclare à la FEMA que « L’ACEM s’attend à ce que la part prédominante du marché des deux-roues alimentés par la mobilité urbaine soit électrique d’ici 2030, avec des retombées croissantes sur l’ensemble de la gamme de motos vers 2050. Inutile de dire que si les constructeurs établis entrent également dans le segment de la moto électrique, l’électrification pure se concentre principalement sur les véhicules plus petits et pour de courts déplacements, destinés principalement à l’environnement urbain, où la perspective de volumes plus élevés est en ligne avec leur dimension industrielle. »